MON EXTRAIT INEDIT DE MON ROMAN DE CANNELLE:La valise perdue

Publié le 04 avril 2008 par Lauravanelcoytte
Cannelle avançait avec assurance vers le tapis des bagages.
C’était Daniel qui hésitait devant leur vanity-case qui passa une première fois et qu’il ne prit pas malgré la certitude de Cannelle.
La vanity récupérée, l’ami venu les chercher repéré, il n’y avait plus que la valise à récupérer et avec elle (entre autres) leurs manteaux car il faisait quand même 10 degrés de moins dans leur pays qu’ils retrouvaient que dans le pays où ils étaient expatriés. En attendant la valise, Cannelle se sentait bizarrement sereine. Elle aurait pensé se sentir décalée en revenant au bout de deux ans dans son pays. Mais c’était Daniel qui était nerveux. Peu à peu, les passagers de leur vol s’en allaient avec leurs bagages. Il ne restait plus qu’eux et deux autres personnes.
Il devint évident que leur valise n’était pas là et ils se dirigèrent vers les bureaux qui s’occupaient de ces problèmes. Leur retour commençait bien mal même si l’ami qui l’attendait avait l’air de trouver ça drôle et s’inquiétait plutôt de sa voiture garée à un endroit où il ne fallait pas. Daniel disait que c’était bien la peine de prendre un vol de la compagnie de leur pays alors qu’il n’y avait jamais eu de problème avec celle de leur pays d’adoption. Cannelle avait trop le cœur au bord des larmes à ce moment pour lui dire que c’était malheureusement un triste hasard, que c’était la poisse qui continuait. La liste des pertes s’allongeait : leur terre nationale, une ville où il se sentait bien, des biens matériels laissés(inutilement) en route, une vie agréable. Leur pays les rejetait en ne voulant pas donner de travail à Daniel, trop âgé, trop expérimenté… bref trop cher. Et Cannelle, elle, n’avait jamais assez d’expérience… maos on ne lui avait jamais donné sa chance. Elle avait pourtant emprunté tant de voies avec passion… Une entreprise étrangère avait embauché Daniel et ils avaient gagné dans ce pays étranger un plus grand appartement, le soleil, des gens bien plus accueillants. Mais ils avaient perdu toute illusion sur les relations humaines qu’ils avaient nouées jusqu’à présent. « Loin des yeux, loin du cœur. » Puis lors d’un retour dans leur pays, on leur perdit leur campagne, une petite chatte qu’ils avaient laissée en pension.
Cannelle qui était souvent seule à la maison, souffrit brusquement d’une grande solitude qu’auparavant elle recherchait. Quand ils eurent des problèmes dans leur pays d’adoption, les rangs des proches et amis se clairsemèrent encore plus. En rentrant « chez eux"ils pensaient trouver un peu de réconfort mais la « valise perdue » fut le premier symbole dérisoire de leurs dernières illusions perdues. « Ce n’est pas grave et puis vous l’aviez bien cherché en allant à l’aventure, tout ça pour du soleil » entendirent-ils tout au long dans leur séjour. Ils récupérèrent leur valise et ils eurent bien vite envie de rentrer là-bas, tous les deux, dans leur autre « chez eux. »