Cette histoire s'est passée au siècle dernier, mais je m'en souviens comme si c'était hier.
C'était au bureau, car bien sûr il est nettement plus amusant de faire une chute dans un lieu public, ou à tout le moins devant un public que seule chez soi (note que seule chez moi j'ai déjà fait, tomber d'un tabouret, tomber d'une marche… je l'ai déjà raconté sur ce blog, cherchez bien, vous trouverez).
Là oùsque je bosse, donc, le sol est en marbre. Et un sol en marbre, bien sûr, ça… oui, ça glisse, mais ça tout le monde le sait. Je voulais dire, un sol en marbre, bien sûr, ça se cire. Siiiiiiiiiii, je vous jure, comme si ça glissait pas déjà au naturel, on le cire avec une cireuse électrique, pour qu'il soit bien beau, bien brillant, bien luisant bien… glissant.
Et me vlà, prête pour une nouvelle journée de boulot, entrant franc battant, aussi dynamique qu'une aspirine plongée dans un verre d'eau. J'avance du pas décidé de la femme d'affaire que je ne serai jamais et, vous vous en doutez, presqu'immédiatement, je gliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiisse, et je m'étale de tout mon long (mais dans mon souvenir, y'a une horrible douleur au genou, donc peut-être que j'ai d'abord rebondi sur le genou avant de m'étaler de tout mon long, ça je ne sais plus trop).
Et comme si le ridicule ne suffisait pas, ce jour-là, j'ai, par un coup de malchance absolue, revêtu une jupe noire fluide, laquelle remonte, comme au ralenti, durant la chute, jusqu'au sommet de mon crâne, dans un mouvement qui n'aurait rien à envier à celui de la robe de Marilyn sur sa célèbre bouche d'aération. Non, je rigole, ça ne fait pas Marilyn du tout, ça fait plutôt mémé Anaïs qui se vautre et montre ses bas collants aussi sexy qu'un crapaud sans couronne de prince charmant.
Voilà, c'était le dernier épisode de mes chutes au bureau.
Mais si vous êtes sages, je peux vous montrer ma nouvelle empreinte digitale, modifiée suite au cramage de deux de mes doigts intervenu ce dimanche…