DORA de Minaverry

Publié le 19 décembre 2012 par Olivbd

Ma mère m'a donné ce nom pour que je n'oublie jamais d'où je viens.

Titre original : Dora n°1

Édition originale : Editorial Común, 2009

©Minaverry, 2009

©L'Agrume, 2012 pour l'édition française

Traduction : Chloé Marquaire

Dépot légal : Septembre 2012

Couverture souple à rabat.

Série en cours. (Tome 2 à paraître en 2013) 

En commande ici ou sur le site de l'éditeur. 

Ignacio Minaverry, né en 1978, est un jeune illustrateur parmi les plus créatifs d’Argentine. Dans le genre du roman graphi­que, il apporte un style nouveau grâce à ses scénarios complexes, très documentés, qui mêlent fiction et Histoire. Ses récits sont régulièrement publiés dans la revue Fierro, grande référence de la bande dessinée en Argentine.

Source : maison d'édition L'Agrume.

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Quatrième de couverture :

Traquer les nazis, c'est comme chasser les fantômes avec un filet à papillons.

Bienvenue ! Ce récit ce situe en Allemagne pour commencer. Nous irons ensuite visiter la France avant de terminer ce premier épisode en Argentine. Nous sommes entre 1959 et 1962. Dora, est un jeune juive dont le père est mort en camp de concentration, celui de Dora-Mittelbau. Elle étudie comme archi­viste au " Berlin Document Center ". Elle a seize ans, une adolescente ayant la maturité d'une jeune femme.

Au cours de ce premier chapitre, avec comme titre un numéro, le 20874, nous faisons connaissance du personnage principal, Dora et de son amie, Lotte. Elles travaillent toutes les deux au même endroit mais Lotte est plus attirée par son petit ami que par son travail. Au contraire de Dora qui est une fille consciencieuse, curieuse, responsable et belle ! Mais surtout, avec quelque chose derrière la tête : une sorte de mission de renseignements. C'est au détour d'un document d'archive qu'elle vu le nom de son père sur une liste de « transport juden » (transport de juif) du camp de transit Westerbork. (Anne Frank, sa sœur Margot, Otto et Edith Frank et la famille Van Pels sont passés par ce camp avant d'être envoyés à Auschwitz...) Wikepedia

Sur le mur de cette usine, il y a un écriteau qui dit 

«que l'Allemagne ne soit plus jamais à l'origine d'une guerre!»

Confrontée à l’horreur des crimes nazis, Dora entreprend donc sa propre enquête. Et c'est de rebondissement en rebondissement, ou de déménagement en déménagement que Dora, une fois sa bourse d'étude terminée, quitte l'Allemagne pour rejoindre sa mère en France, à Bobigny. Nous sommes dans la première partie du deuxième chapitre. Notre héroïne se lie assez rapidement avec une certaine Odile, membre active d'un groupe de jeu­nes communistes de la cité-jardin de Bobigny. Le récit se focalise sur cette rencontre entre les deux jeunes filles. Étonnamment, le rapport éère-fille est mis de côté. Dora vogue au gré des évènements. Alors que la France connaît sa guerre d'Algèrie, elle ne s'éloigne pas de son but, « la chasse aux nazis ».

Concours de circonstance ou non, Dora va se retrouver sur les traces de Mengele Josef (1911-1979), le célèbre médecin nazi d’Auschwitz, connu comme l'un des génies du mal les plus cruels des temps modernes. Or, il se trouve en Argentine, là où une amie d'enfance convie notre exploratrice. La mission d'espionnage ne fait que commencer !

À travers ces rencontres et ces aventures, Dora reconstitue une partie de sa propre histoire et passe de l’adolescence à l’âge adulte avec une certaine légèreté déconcertante et attirante.

Dora de Minaverry est une aventure passionnante qui nous entraîne dans le contexte géopolitique de l’après Seconde Guer­re mondiale. En recherche de vérité, c’est un récit historique et documentaire, plus fort qu'un roman d’apprentissage.

La narration surprends dans son alternance de rythme : schémas, textes de témoignage, recueils, affiches, dessins imaginaire ou réaliste, le style est très épuré, et tout y est vraiment merveilleusement utilisé. La force réside dans le fait de ne pas avoir alourdi le sujet et pourtant d'avoir donné des informations assez lourde de conséquences.

Les transitions entre les parties sont fluide, juste. L'héroïne voyage librement, et nous aussi. Ignacio Minaverry utilise un noir et blanc très expressif. Les regards sont attendrissant, saisissant. Le personnage de Dora est attachant, touchant. Le bonus est d'avoir ajouté de la couleur sur quelques planches, histoire de nous émerveiller ! Brava !!  

En attendant le prochain épisode, je vous donne un truc d'espion !

Aller en librairie, chercher furtivement cet album (ayez en mémoire la couverture : une jeune brune, au teint blanchâtre, semblant être allongée sur une couette de couleur jaune). Son titre est facile à retenir : DORA de Minaverry et c'est chez l'éditeur L'agrume. (« Un éditeur qui propose des livres beaux et savoureux comme l’orange, acides et stimulants comme le citron. »)

Puis une fois trouvé, prenez le, feuilletez le, et demander à votre libraire des informations... mais ne le pressez pas !

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©L'Agrume • 2012 • Minaverry

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L'avis de David Fournol, et celui sans connivence.  

Le blog de l'auteur Minaverry. 

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Cette lecture s'ajoute avec celles des participants,

dans le cadre de la chez Mango

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Bonne lecture,

OliV