Magazine Journal intime

J’ai testé « Groseille s’inscrit sur un site de rencontres réservés aux le Quesnoy »

Publié le 04 avril 2008 par Anaïs Valente
Il y a plusieurs mois déjà, j’ai reçu un mail très étrange via mon blog, me proposant de collaborer à la création d’un site de rencontres pour « célibataires issus d’un milieu aisé ».
Glups.  Moi pas être issue d’un milieu aisé.  Moi être issue d’un milieu normal, banal, dans la moyenne moyennement moyenne.
Intriguée, toutefois, je demande à en savoir plus.  La curiosité est un vilain défaut, je sais.
La réponse me scotche : en bref, cette personne, et d’autres, ont testé les sites « classiques » et ont constaté que « le milieu social aisé et culturel boude ces sites ».  Dernière précision, cette personne a cherché sur google « célibataires riches »… et est arrivée sur mon blog.
 
Cette réponse m’a laissée sans voix.  « Célibataires riches ».  Ben voyons.  D’abord je ne suis pas riche.  Et je ne suis pas culturée, vous le savez.  Alors, ce serait une hérésie que je participe à ce type de projet, puisqu’il est clair qu’en cas de création de ce type de site ségrégationniste, mon inscription ne serait pas validée, pour sûr.
Quoique…  Et si j’essayais ?
Je décide donc de m’inscrire sur un site réservé aux snobinards riches, beaux, cultivés, fréquentant les milieux les plus chic de France, histoire de tâter le terrain.
De m’inscrire sous deux profils différents.
Le premier : mon vrai moi.  Avec une vraie photo de moi.  Un vrai descriptif de moi.  Et mes vrais goûts à moi : Bridget Jones, Pretty Woman, Pisang orange, moelleux au chocolat.  Magasin favori H&M.  Vacances de rêve en Espagne (pour peu j’aurais osé Torémolinos).  Une Groseille pure et dure, romantico-débile.  Moi.
Le second : un faux moi.  Un nom à particule.  Grande.  Blonde.  Photo à l’appui, prêtée par une amie belle comme un cœur pour l’expérience.  Parisienne branchée bossant dans un milieu aisé, aux goûts plus classes : L’élégance du hérisson (j’ai pas oser tenter Proust, de peur de paraître irréelle), La leçon de piano (j’aime aussi, mais ça fait plus mieux que Pretty Woman non ?), champagne, fraises pour accompagner ledit champagne.  Magasin favori Vuitton.  Vacances de rêve en Amérique du Sud.  Une Le Quesnoy, ou presque.
Clic, envoi du profil.  Réception de ce message « votre candidature va être examiné par nos membres, eux seuls ont le privilège et la responsabilité de décider si vous serez sélectionnée ».  Rien que ce message me débecte profondément.  « le privilège et la responsabilité », ben voyons…
Ensuite, j’attends le verdict.
La vraie Anaïs Valente, celle qui aime les séries télé et la chick lit, le chocolat et H & M, est immédiatement refoulée.  Sans arguments, si ce n’est que les critères sont stricts, très stricts, vraiment très stricts.  Clair que mes goûts et ma tronche ne collent pas aux critères stricts.  Pari gagné.
La fausse Anaïs Valente, belle et snob, ambitieuse et adepte du luxe, est acceptée et accueillie en grandes pompes au sein de la communauté « nec plus ultra » à laquelle elle a voulu se joindre.  Immédiatement, les messages affluent.  
Mais finalement, la question reste posée : keski a favorisé, ou pas, ma sélection ?  Les photos tellement différentes, d’une brune banalement banale, ou d’une blonde craquante à souhait ?  Ou les profils diamétralement opposés, d’une brune banalement banale, ou d’une blonde de la haute société ?
Je me vois dès lors contrainte de proposer une troisième candidature : ma tête, avec des goûts de luxe.  Et c’est parti pour un troisième profil, avec une photo de moi, différente de la première, mais tout aussi banale.  Je me décrit comme aimant mon propre livre (ego surdimensionné), j’aime toujours le champagne, mais également le chocolat, et je côtoie le Bon Marché parisien (qui n’a de bon marché que le nom).  Je rêve de découvrir le Canada.
Verdict : refus.
La conclusion s’impose dès lors dans toute sa splendeur : le critère principal de ce club de rencontre élitiste est bel et bien le physique.  CQFD.  Je ne suis nullement surprise, mais j’avais le maigre espoir qu’un profil un tantinet « snob » puisse compenser une photo banale.  Il n’en fut rien.
Il me reste à aller pleurer sur mon triste sort : je suis définitivement un thon.  Un thon à la groseille, qui plus est. Illu de Marie... passque réaliser qu'on est un thon à la groseille, c'est pas la joie.vide_blog

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LES COMMENTAIRES (1)

Par anaud
posté le 27 avril à 17:48
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