Je suis troublée. Je ne parviens pas à pleurer en cœur avec tous ces gens heurtés, avec raison, par la mort des 22 enfants de l’école primaire Sandy Hook de Newtown au Connecticut. Oh! cela ne me laisse pas indifférente, certainement pas. Peut-être que je n’ai plus de larmes pour pleurer sur le sort de ces petits, indignée que je suis année après année de l’indifférence dans laquelle meurent les enfants. Victimes des guerres, des génocides, mais plus révoltant, tués par les règles des enjeux commerciaux au nom desquels, chaque jour, dans le silence de notre confort, les enfants sont sacrifiés.
Barack Obama, président des États-Unis - Photo PC Charles Dharapak
Monsieur le président,
Je vous ai vu pleurer devant la caméra, ému que vous êtes de la mort violente de 22 enfants au Connecticut. Vous avez raison de pleurer.
J’ai trois petits-enfants et je ne peux imaginer la terrible souffrance que j’éprouverais en apprenant leur mort, voire même leurs blessures, sous les balles d’un tireur certainement perturbé ou sous les coups de couteau assénés, ce même jour, contre 22 très jeunes élèves dans une école primaire en Chine.
Comment être indifférent devant ces drames? La mort d’un enfant me touche, vous touche, touche la population avec plus d’intensité que la mort d’un adulte, même si toutes les morts sont tragiques.
Alors, je vous demande, avez-vous pleuré aujourd’hui? Et pleurerez-vous demain? Le drame de Newton vous attriste-t-il plus que la tragédie annuelle des 3000 enfants tués par balle dans votre seul pays?
Étrange société que la nôtre qui, un jour, braque ses caméras jusqu’à l’impertinence sur des familles en deuil, comme si l’odieux de la mort leur était soudainement révélé et, tous les autres jours, sourdes et aveugles sur l’horreur quotidienne infligée aux enfants.
Photo Getty Bushnell Soifer illustrant un reportage sur les enfants sans abri aux USA
La faim gagne du terrain - Photo AFP
Toutes les 5 à 6 secondes un enfant meurt de faim. Cela fait 12 enfants par minute, 720 enfants par heure, 17,280 enfants par jour, plus de 6 millions d’enfants par an. Quand on imagine que mourir de faim est précédé d’une longue agonie, les sanglots seuls sont de mise.
Ajoutons à ces victimes, les 246 millions enfants esclaves en ce XXIe siècle, forcés de travailler dans des mines, des plantations, des usines ou des fabriques de jouets, pour le bénéfice d’un commerce mondial « libre ». Et cela, dans des conditions inhumaines, dangereuses, souvent mortelles.
Additionnons ensuite les 1,2 millions d’enfants, matière première du trafic humain destiné chaque année à l’exploitation sexuelle, dont un grand nombre dans votre pays et le mien.
Je n’ose évoquer les enfants de nos guerres multiples, enfants tués, enfants recrutés pour tuer. Pas plus que je n’oserais vous demander quels sont les profits de vos marchands d’armes.
Vous pleurez monsieur le président? Et si vous agissiez?
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Autres liens :
http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/08/le-poison-du-lobby-pro-armes
http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201101/08/01-4358369-les-armes-aux-etats-unis-quelques-faits-et-chiffres.php
http://www.studentsoftheworld.info/sites/divers/1318.php
http://www.journaldekin.com/article.php?aid=1437
Déclaration des droits de l'enfant20 novembre 1959
Afin de répondre pleinement aux besoins spécifiques de l'enfance, la communauté internationale adopte, à l'unanimité, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies du 20 novembre 1959, la Déclaration des droits de l'enfant. Le texte commence par le rappel des grands thèmes qui ont présidé à la rédaction de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration des droits de l'homme. Référence est faite ensuite à la Déclaration de Genève. Le texte énonce 10 principes.
Préambule
Considérant que, dans la Charte, les peuples des Nations unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Considérant que, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations unies ont proclamé que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation,
Considérant que l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance,
Considérant que la nécessité de cette protection spéciale a été énoncée dans la Déclaration de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que dans les statuts des institutions spécialisées et des organisations internationales qui se consacrent au bien-être de l'enfance,
Considérant que l'humanité se doit de donner à l'enfant le meilleur d'elle-même,
L'Assemblée générale
Proclame la présente Déclaration des droits de l'enfant afin qu'il ait une enfance heureuse et bénéficie, dans son intérêt comme dans l'intérêt de la société, des droits et libertés qui y sont énoncés; elle invite les parents, les hommes et les femmes à titre individuel, ainsi que les organisations bénévoles, les autorités locales et les gouvernements nationaux a reconnaître ces droits et à s'efforcer d'en assurer le respect au moyen de mesures législatives et autres adoptées progressivement en application des principes suivants :
Principe premier :
L'enfant doit jouir de tous les droits énoncés dans la présente Déclaration. Ces droits doivent être reconnus à tous les enfants sans exception aucune, et sans distinction ou discrimination fondées sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l es opinions politiques ou autres, l'origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance, ou sur toute autre situation, que celle-ci s'applique à l'enfant lui-même ou à sa famille.
Principe 2 :
L'enfant doit bénéficier d'une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités par l'effet de la loi et par d'autres moyens, afin d'être en mesure de se développer d'une façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté et de dignité. Dans l'adoption de lois à cette fin, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la considération déterminante.
Principe 3 :
L'enfant a droit, dès sa naissance, à un nom et à une nationalité.
Principe 4 :
L'enfant doit bénéficier de la sécurité sociale, il doit pouvoir grandir et se développer d'une façon saine; à cette fin, une aide et une protection spéciales doivent lui être assurées ainsi qu'à sa mère, notamment des soins prénatals et postnatals adéquats. L'enfant a droit à une alimentation, à un logement, à des loisirs et à des soins médicaux adéquats.
Principe 5 :
L'enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement, l'éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation.
Principe 6 :
L'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa personnalité, a besoin d'amour et de compréhension. Il doit, autant que possible, grandir sous la sauvegarde et sous la responsabilité de ses parents et, en tout état de cause, dans une atmosphère d'affection et de sécurité morale et matérielle; l'enfant en bas âge ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, être séparé de sa mère. La société et les pouvoirs publics ont le devoir de prendre un soin particulier des enfants sans famille ou de ceux qui n'ont pas de moyens d'existence suffisants. Il est souhaitable que soient accordées aux familles nombreuses des allocations de l'État ou autres pour l'entretien des enfants.
Principe 7 :
L'enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire au moins aux niveaux élémentaires. Il doit bénéficier d'une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permette, dans des conditions d'égalité de chances, de développer ses facultés, son jugement personnel et son sens des responsabilités morales et sociales, et de devenir un membre utile de la société.
L'intérêt supérieur de l'enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et de son orientation; cette responsabilité incombe en priorité à ses parents.
L'enfant doit avoir toutes possibilités de se livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent être orientés vers les fins visées par l'éducation; la société et les pouvoirs publics doivent s'efforcer de favoriser la jouissance de ce droit.
Principe 8 :
L'enfant doit, en toutes circonstances, être parmi les premiers à recevoir protection et secours.
Principe 9 :
L'enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d'exploitation, il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit.
L'enfant ne doit pas être admis à l'emploi avant d'avoir atteint un âge minimum approprié; il ne doit en aucun cas être astreint ou autorisé à prendre une occupation ou un emploi qui nuise à sa santé ou à son éducation, ou qui entrave son développement physique, mental ou moral.
Principe 10 :
L'enfant doit être protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la discrimination raciale, à la discrimination religieuse ou à toute autre forme de discrimination. Il doit être élevé dans un esprit de compréhension, de tolérance, d'amitié entre les peuples, de paix et de fraternité universelle, et dans le sentiment qu'il lui appartient de consacrer son énergie et ses talents au service de ses semblables.
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