Lectrices, lecteurs
à l'heure où vous lirez ces lignes, peut-être ne les lirez-vous pas. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que la fin du monde a été prévue pour maintenant, globalement, à quelques heures près,
par Roland Emmerich (et des types morts).
Je me sens envahi d'une tristesse assez difficile à commensurer. J'avais tant de choses à voir, tant de gifs de loutres à publier, tant d'habitats benthiques prédominants à rapporter, tant de
livres à lire. Je ne les verrai plus, ne les publierai plus, ne les rapporterai plus, ne les lirai plus, et de grosses larmes salées roulent sur mes joues rien qu'à leur évocation. Sauf,
peut-être, pour les habitats benthiques prédominants. C'était un peu du foutage à rapporter, on a zéro donnée sur les fonds meubles du circalittoral en Mers Celtiques, c'est que de la
modélisation, tout ça n'a aucun sens.
Cependant, en cette heure plutôt dramatique sur tant de tableaux, c'est vers vous que volent mes pensées, vous qui, à l'heure où se profile la fin, n'en restez pas moins connectés sur l'internet,
jusqu'au dernier moment, attendant jusqu'au bout un nouvel article avec une loutre trop choupie, une note de Boulet, un nouveau film cochon avec des nains unijambistes, tout ça.
C'est vous qui avez raison. Même la fin venant, il n'en faut pas moins garder à l'esprit ce qui est important dans la vie.
C'est pourquoi, pour la dernière fois peut-être, je voudrais partager avec vous ces mots de sagesse, proférés par un homme mort il y a près de 2000 ans, et qui sonnent toujours justes à mes
oreilles.