Ma connaissance de La Loire, plus généralement de l'eau fluviale a d'abord relevé de l'imaginaire : les apprentissages scolaires (le bassin hydrographique, les bancs de sable, les trous d'eau ...), une chanson enfantine (La Loire prend sa source au Mont Gerbier des Joncs....), des récits littéraires, des films, des gravures... Je la traversais une fois par an à Nantes et j'aurais souhaité en découvrir les rives en amont. La découverte réelle de ses paysages n'a pas démenti la construction imaginaire et pour m'y être encore promenée cet été à Mauves, j'y retrouve une poésie discrète et douce, que j'associe aux eaux et rives fluviales.
J'ai aperçu les photographies d'Olivier Rucay de manière dérobée, d'assez loin et je me suis sentie attirée. J'ai tout de suite identifié le sujet des photographies et n'ai regardé les cartels que pour confirmer. C'était ça, cette ambiance, cette douceur, rendue par cette palette de couleurs subtiles. Le flou apporte vérité au sujet tout en l'attirant du côté de la peinture abstraite. Alors en tant que spectatrice, dans un premier temps je suis dans la perception brute et je me laisse aller à la sensation pure, aux souvenirs suscités par ces images. Mais dans un second temps, je ne peux m'empêcher de réfléchir aux moyens employés par l'artiste.
La technique : les photographies sont imprimées avec des pigments naturels sur un papier très fin (54 g) et contrecollées sur un support en aluminium, le Dibond. Le fini est mat, d'aspect très doux, en regardant de près, on perçoit les fibres du papier.
La présentation en polyptyques, l'un disposé régulièrement, l'autre avec un décalage central introduit une sensation de rythme. La grande taille des images (3,85 m x 1,81 m) induit le déplacement du spectateur, pour s'approcher et reculer ou parallèlement au mur et multiplie donc les impressions visuelles. Les formes du paysages s'expriment en contrastes de clairs et de sombres, se définissent et se disposent dans l'espace vertical du format et composent des images abstraites qui alignées ensemble les font se répondre. Je pense à la fois à un rythme architectural et musical lent. Ces deux polyptyques encadrent une image finement quadrillée. Il s'agit alors moins de mouvement que d'une discrète vibration, impression renforcée par le flou de la définition. De cette partition, émane calme et harmonie.
Il est tout juste temps d'y aller, l'exposition se termine le 30 décembre.
Site d'Olivier Rucay.
Informations pratiques :
L'atelier
1 rue de Chateaubriand
Nantes, 44000 France
Téléphone : 02 40 41 90 00
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