L'histoire rocambolesque d'un gauchiste repenti transformé en pigeon. Poil au Menthon de Sophie !

Publié le 24 décembre 2012 par Cuicuinrv
. Amis gauchistes, salut à vous !Figurez vous qu'il m'en est arrivé une bien belle ! Accrochez vous aux rideaux car ce récit risque d'être long et scabreux... Âmes sensibles ou libérales, éloignez vous. Un jour de repos, alors que j'écoutais une émission de radio, les "grandes gueules" sur RMC - de tendance masochiste il m'arrive effectivement de vouloir me faire du mal - où officiaient un agriculteur, éleveur caprin qui à force de côtoyer ses chèvres finissait par penser comme elles, un prêtre vaguement social-démocrate qui parlait avec une voix de curé pendant un prêche et l'inénarrable Sophie de Menthon, prêtresse  de la Foi libérale devant Sainte Thatcher, j'ai éprouvé une sorte de révélation mystique.Certaines mauvaises langues que je n'approuve pas, et pour cause, vous verrez pourquoi plus tard, estiment que la vociférante Sophie de Menthon, avec sa voix de crécelle qui vous donne des envies de suicide ou de meurtre est une passionaria  hystéro-louftingue du monde patronal qui est aux salariés ce que les négriers furent aux esclaves.
D'aucuns insinuent que sa fibre sociale est à peu près équivalente à celle d'un Tyrannosaure Rex et qu'elle a délocalisé, comme tout bon patron français qui se respecte ses centres d'appel.En sus, des critiques détestables arguent que quand elle prononce le mot "entrepreneur", elle en a plein la bouche au point qu'on aurait pu penser qu'elle avait sucé le mammouth étatique que le docte Claude Allègre désespérait de dégraisser depuis 20 ans.Toutes ces méchancetés gratuites et ragots sans fondement sont proprement  écœurants et bien entendu, je les condamne avec la plus extrême fermeté ! Donc, cette chère Sophie, expliqua que tous les entrepreneurs, créateurs d'emplois de biens et de richesses, méritaient d'être défendus devant la vindicte populaire qui rappelait la sinistre période révolutionnaire trancheuse de talents... Elle n'oublia pas d'associer, dans son discours bien huilé, les grands patrons du CAC 40, les chefs d'entreprise de PME, les artisans, les commerçants, les autoentrepreneurs ainsi que les "geonpis"... Tous égaux, ils étaient la force vive du pays.
Elle procédait comme cette vieille droite bourgeoise, qui, pour défendre ses privilèges n'hésitait pas à agréger à de grands possédants milliardaires, les petits propriétaires d'une masure en préfabriqué... Bref, rien que de l'argument classique qui a fait ses preuves depuis des générations.
Et pourtant, amis, vous n'allez pas me croire, un homme averti en valant pourtant deux, je plongeai comme deux zombies des Carpathes. L'enthousiasme naquit dans mon pauvre cerveau dénaturé par les germes pernicieux d'un gauchisme transcendantal semés depuis des lustres ! Je me sentis devenir le fils putatif de Gérard Depardieu et de Sophie de Menthon.
Un papa cupide, une maman libérale : mon rêve. Hériter de la beauté de mon père et de l'intelligence de ma mère. Que demander de plus pour cette année 2013 ? Étais-je stupide ? Ma SARL miteuse, mon étal de 3 mètres sur les marchés pourris de la région parisienne, selon madame de Menthon, m'autorisaient à rivaliser avec Arnaud Lagardère, Bernard Arnault, Gerard Depardieu et autres Bernard Tapie.Vous rendez vous compte, bande de nazebroques ? Afflelou, Dassault, Bouygues, Cuicui même combat ! Tous unis sous la même bannière de la France productive et libérale soumise à la férule de l'état et de ses charges sociales exorbitantes !
Qu'importe notre niveau de richesse respective, autoentrepreneurs "crève-la-faim" pour la plupart, les petits patrons même pas smicards, les banquiers opulents, les "Crésus" du Cac 40, sous la houlette de notre diva nous nous devions d'être tous solidaires ! Il en va de la sauvegarde de la liberté d'entreprendre, hurlait elle comme une sirène assourdissante. N'est-elle pas géniale notre Sophie ? Si convaincante que des tas de femmes de ménages, camionneurs, petits retraités, émules de Sarkozy, plombiers salariés, commerciaux au pourcentage, tous cibles privilégiées de l'émission culte "Carrément Brunet" qui suit celle des GG  de téléphoner à la station pour trouver normal que le pauvre Depardieu s'exile fiscalement. Une multitude de petites gens qui vivant dans une certaine précarité, défendent des gens richissimes qui se foutent royalement de leurs situations. Ah ! L'idéologie... J'ai pleuré de bonheur devant tant de bonté désintéressée.La France est un pays formidable. Et tellement généreuse pour ses riches qui n'ont jamais assez d'argent pour investir, affirment-ils, le cœur sur la main ...De fait, je me demande si je ne vais pas m'exiler en Belgique car vu mon chiffre d'affaires dérisoire qui ferait honte à un pigeon malade et déplumé, nonobstant des impôts conséquents dus malgré la faiblesse de mes recettes, je ne souhaite plus nourrir tous ces assistés, qui non seulement vivent à mes crochets mais en outre, veulent ma peau ! Avez vous remarqué comme désormais je maîtrise le langage "geonpi", les gueux ?
Quand on fait partie de l'élite économique et culturelle, on apprend vite à mépriser les salariés, condition sine qua non d'imposer le respect. "Sophie m'a sauver !" aurais-je pu écrire en lettres de sang sur la porte de mon taudis.
Je vais de ce pas appeler mes potes Afflelou et Depardieu afin qu'ils rancardent les pauvres entrepreneurs malmenés par des bandes organisées de marxistes ivres de de bruit, de fureur et de sang sur les destinations intéressantes.
Je ne vous salue pas, sales gauchos !
Sainte Sophie de Menthon, je vous en prie, bénissez moi et surtout n'oubliez pas de protéger tous nos entrepreneurs contre les tentacules socialistes de l'administration fiscale  !
Joyeux Noël à toutes et à tous.
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