Il y a juste une semaine avait lieu la tonsure de
Victor, un séminariste qui était responsable du service de presse du diocèse de
Voronège (Russie) à l'exposition Pravoslavnaya Rus' de Moscou en
novembre dernier.
Le stand qu'il représentait était à l'honneur puisque les reliques de saint
Métrophane de Voronège avaient été spécialement transportées à Moscou pour
l'exposition. Le stand que je tenais était tout autant à l'honneur, puisque
c'était la première fois que l'Église russe orthodoxe hors frontières était
officiellement présente. Nous étions donc face à face.
Victor s'intéressait au monachisme, et nous avons eu quelques discussions qui
se sont poursuivies régulièrement par écrit depuis cette époque. Il a signé
quelques commentaires sur ce blog.
Vendredi dernier il a été tonsuré avec deux de ses confrères du séminaire. Il
m'a récemment envoyé l'article publié sur le site officiel de son
diocèse où la cérémonie est décrite et illustrée.
Chez nous, la tonsure est le résultat d'une longue attente, d'une longue
préparation, car le postulant devient novice après un an, s'il est aussi jeune,
puis il faut attendre plusieurs années pour devenir rasophore. Il faut encore
attendre plusieurs années avant de prononcer les vœux définitifs.
En Russie, la pratique ressemble fortement à celle du monachisme «scientifique»
instauré par le métropolite Antony (Khrapovitski) en Russie à la fin du
XIXe-début du XXe siècle. Les étudiants, souvent brillants et toujours
particulièrement vertueux, n'avaient pas l'expérience d'une vie monastique
préparatoire dans un monastère, mais ils faisaient leur choix avant d'être
ordonnés prêtres (dans l'Église orthodoxe, il est nécessaire d'être déjà marié
ou d'avoir choisi le monachisme pour pouvoir être ordonné).
Je souhaite beaucoup de patience, de courage et d'amour pour Dieu et pour ses
frères au nouveau moine Serge qui porte maintenant le nom du nouveau martyr
russe Serge (Srebianski) — originaire de Voronège — et dont je reparlerai
certainement.