Je suis une maman solo, et nous sommes nombreuses, trop nombreuses.
J'assume d'avoir aimé un homme, un peu vite, à la trentaine, les hormones en ébullition, les copines enceintes, les mariages sympathiques où j'étais une des dernières à ne pas être en couple. Oui c'était probablement un acte égoiste, une profonde envie d'être mère, d'être femme différemment, d'être en couple indirectement.
Sauf qu'il est resté avec moi deux ans, et encore en ajoutant les morceaux, en collant avec du scotch très fort les ruptures, les envies, les moments vides, les séparations. Une dernière, ma fille avait 12 mois. Elle vit avec moi, elle a fait sa rentrée en primaire, au CP pour apprendre à lire et écrire, elle est autonome cette petite, certaines fois presque plus forte que moi.
Et aujourd'hui je suis seule, elle est avec son père pour la semaine entre les deux fêtes. Moi qui trime toute l'année pour vivre, avec des moments qui frisaient la survie, qui donne toute mon énergie, mon corps, mon temps, ma vie entière à cet enfant. Je me retrouve seule au moment le plus calme de l'année, sans pouvoir en profiter. Lui ne fait rien, il se satsifait de peu, du minimum, il la garde , avec sa nouvelle compagne et ses deux fils, juste pendant quelques jours de vacances, aucun week-end. je suis coincée dans ce système mais je veux voir ma fille heureuse, alors je fais avec.
Mais là la nuit tombe toujours trop tôt, soudainement notre petit F2 est vide, les lumières de Noël clignotent mais ne me réchauffent plsu le coeur. Je suis triste, profondément attristée par cette semaine sans elle. Je ne profite même pas pour sortir, pour croiser les copines, les amies, les couples d'amis, rien, aucune envie. Pourtant j'étais si heureuse parfois de la laisser une soirée, quelques heures pour respirer, pour un cinéma. J'ai vécu ces moments troubles, les soirées de boulot prolongées, la garde impossible, la chef (elle-même mère ...) qui ronchonne en vous voyant partir, les garderies de nuit, les comptes difficiles, tout cela est derrière, mais le goût de la ma vie est avec elle. Je regarde le lieu, mon chez-moi, payé de ma force et de mon énergie, mais je ne lui trouve aucun charme, rien de gai, rien de dynamisant.
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Rien ne me divertit, même pas ces chaussures, mon dernier, mon premier luxe, ni même les magazines de mode. Le chien se lève, quitte le sapin, me lèche la main, sentant la mélancolie, il me regarde silencieusement.
Je reste là, j'allume la télé, des larmes coulent. Elle me manque, plus que tous autres choses.
Elle est dure cette vie de maman solo, encore plus ce soir, sans elle.
Nylonement