Gracia Lam est illustrateur et travaille notamment pour la presse et les magazines américains. Ses réalisations très graphiques jouent sur les symboles, les jeux de mots et les jeux optiques.
Dans les oeuvres asiatiques – japonesques comme diraient certains – cette perspective se faisait alors en jouant avec la concentration d’encre dans le pinceau à lavis. Il s’agit d’un pinceau très dense à la base épaisse et à la pointe fine, très connu pour la calligraphie et extrêmement utile pour l’aquarelle. Plus le pinceau se vide de son encre, plus la couleur posée est clair. Ainsi en trempant une seule fois le pinceau, on peut avoir plusieurs teintes. La maîtrise de cette technique donne des rendus particulièrement intéressants. Parmi les contemporains qui savent bien le faire, il y a notamment François Houtin.
En dessin, la perspective atmosphérique est souvent un peu exagéré par rapport à ce que verrait l’oeil humain, afin de pouvoir reconnaître les différents plans. C’est quelque part de la triche ! Mais elle fonctionne bien.
Dans les photographies de paysage, la perspective atmosphérique se voit mais n’est pas aussi présente que sur des représentations picturales. J’ai réussi à en trouver une où on la distingue nettement. Néanmoins il s’agit de montagne et cela fonctionne aussi parce que les distances sont très grandes et les différences d’altitude jouent également beaucoup. Naturellement ce qui est très loin apparaît plus flou à l’oeil humain. Cette constatation optique faite il est possible de réutiliser ce principe dans la peinture et le dessin pour apporter du relief même si, en théorie, les deux éléments qu’on représente devraient être sensiblement de même teinte.
Parmi les oeuvres picturales connues utilisant ce procédé, il y a La mer de glace de Caspar David Friedrich (1824), ou encore La vierge aux rochers de Leonard de Vinci (1483-1486) maître jedi de l’optique.
Je rêve de voir La mer de glace en vrai.