Sans doute, un jour sans histoire, je suis partie. J'ai sorti ma vielle malle de dessous le lit, sorti mes vêtements, pliés soigneusement, placé un brin de lavande entre les mailles de mon gilet préféré, je ne savait pas quand je l'ouvrirais de nouveau.
Il y avait ce jour là du soleil et du vent, je me rappelle le bruit, je me rappelle la chaleur. Il y avait autour de moi l'odeur du bois et de la confiture. J'aurais pu rester ici à vie, mais je suis partie.
J'ai tourné la poignée, ronde, brillante, frottée, nettoyée de près. J'ai claqué la porte, celle qui filtre les moustiques, je l'ai claqué sans bruit. Pendant une seconde, je suis restée sur la terrasse, à essayer de photographier le paysage dans ma tête, même si je le connais par cœur. Chaque arbre, chaque couleur, toutes les racines et tout les écureuils.
Devant moi, il y a cette voiture, celle par laquelle la cause de mon départ est arrivée. Celle avec laquelle je vais partir. J'aurais voulu prendre quelques provisions pour la route, mais je ne voulais emporter aucun souvenir d'ici.
J'ai ouvert la porte arrière, j'ai mit ma valise sur le siège, j'ai refermé la porte, caressé la poignée, puis je me mise sur le siège conducteur, je n'ai pas pleuré et je suis partie.
Je n'ai pas pleuré et je suis partie. Le dernier virage, la boite aux lettres, la vielle voisine.
J'ai pleuré un peu, et je suis partie.
Ceci est une mini mini nouvelle fictive. Vous aimez ?