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Max | Regard définitif

Publié le 31 décembre 2012 par Aragon

Origin-of-the-World.jpgC'est un regard qui me réveille en sursaut, il est presque une heure. Trente et un décembre deux mille douze, dernier jour de l'année, mais ça, ça n'a aucune importance, si, ça me plaît de terminer l'année sur ce dernier message. Je n'avais plus envie de blog, avais même pensé ces derniers jours à tout arrêter. Mais ce regard dans ma nuit m'a ramené à la vie.

Je me suis levé, enfilé ma robe de chambre, descendu pour me faire une tisane "Nuit Paisible", allumé l'ordi, une clope...

Le regard est toujours là. C'est pas le fameux oeil d'Hugo qui regardait Caïn, c'est un beau regard, c'est un regard plein de mystère, débordant d'amour. D'espoir. C'est le regard d'une fille qui s'appelait Jo, enfin, certains pensent qu'il s'agissait de Jo. Jo, l'amie, l'amante, le modèle préféré de Gustave. C'est un regard et c'est un sexe de femme.

"L'Origine du monde" a connu mille aventures, mille avatars, mille haines, mille censures, même récentes - interdite de Facebook -, mille amours, mille passions. Il me plaît de savoir qu'elle appartînt un temps à Lacan. Cette toile n'est pas obscène, ce n'est pas une image pornographique, c'est un regard.

Un sexe de femme est une porte, c'est un regard qui interroge, c'est une bouche d'où sortent tous les mots de la Terre en toutes langues, c'est un chant, le seul unique et vrai chant du Monde, c'est un lieu, celui de toutes les attentes, de toutes les partances, de toutes les naissances, c'est un rappel qui te dit que toutes les choses ont une seule et unique origine mais qu'il faut d'urgence vivre sa vie, le mieux possible, le plus fort possible, le plus juste possible, le plus intensément possible... Bannir les morales et les pudeurs castratrices qui tuent et la vie et le coeur, bannir le froid, bannir le manque, bannir l'absence, bannir les refus de coeurs et de mains tendus, bannir les nuits vides, bannir les silences, bannir les pertes, la plus monstrueuse, celle du temps perdu volontairement car ce regard te dit aussi en filigrane que toutes choses se défont. Et toutes choses se défont, sauf ce regard définitif.


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