Max | Au cul du loup

Publié le 31 décembre 2012 par Aragon

Ces temps-ci il y avait le très émouvant "Jean de la Lune" de Stephan Schesch d'après l'oeuvre poétique de l'immense Tomi Ungerer, "Main dans la main" de Valérie Donzelli avec un jeu subtil et assez incroyable du couple Valérie Lemercier / Jérémie Elkaïm, "l'Homme qui rit" de J.P. Améris avec entre autre Monsieur Depardieu tout de puissance, de fragilité, de retenue, probablement le plus grand acteur français de tous les temps, qu'ai-je vu encore ? Le "Hobbit" bien sûr, "Populaire" que j'ai adoré, mais ma palme perso revient à ce film obscur, énième film non programmé, passé à la trappe de la distribution, pas connu, très mal critiqué (ces enfoirés chéris de Télérama ont même parlé avec une morgue parisienne exécrable d'un film rural FR3), au titre que je ne peux pas blairer, mais comment aurait-il fallu le nommer ? Je veux parler en quelques mots de mon coup de coeur de ce mois : "Au cul du loup".

"Au cul du loup" c'est une expression Corse qui veut dire "au diable vauvert", à "pétaouchnok", chez moi en Chalosse on dit à "Pimbo" du nom d'un très joli petit village perdu de chez perdu dans l'extrême Tursan.

"Au cul du loup" c'est un film de Pierre Duculot avec la merveilleuse petite Christelle Cornil. C'est un film parfait. Tout est bon chez lui, y'a rien à jeter. C'est tout simple, ça tient en trois lignes ce qui prouve que bien des constructions peuvent se faire en trois toutes simples lignes. C'est l'histoire d'un héritage. D'une ruine au cul du loup en Corse et de sa clé héritées. Cette petite héritière va retrouver quelque chose qu'elle pressent. Son histoire familiale, sa grand-mère feue légataire, sa vie. C'est donc l'histoire toute simple mais très belle d'une jeune femme italo-corso-belge-lucchese (ça a son importance) opiniâtre, d'une maison. C'est l'histoire d'une reconstruction. Ce film nous dit qu'il n'est jamais trop tard pour entreprendre des travaux de rénovation, de maçonnerie, sur des murs et dans des âmes et des corps. C'est aussi un chant d'amour pour une des plus belle terre du monde : la Corse. Ce film sonne beau comme une polyphonie. C'est un film vrai et juste. Je l'aime.


Au cul du loup