Si l’homme veut un jour faire de très long voyage vers d’autres planête, il aurait des obstacles de tailles a résoudre .. dont les radiations qui pourraient possiblement affecter le cerveau
Nuage
De longs voyages spatiaux accélèreraient le développement d’Alzheimer
PHOTO FOURNIE PAR LA NASA/REUTERS
Agence France-Presse
Washington
Les longs périples dans l’espace comme un voyage vers Mars exposeraient les astronautes à des radiations qui accélèrent le développement d’Alzheimer, montrent des expériences sur des souris en laboratoire, selon une recherche publiée lundi aux États-Unis.
«Le risque pour la santé d’une exposition aux radiations dans l’espace tel que des cancers sont connus depuis longtemps», relève le Dr Kerry O’Banion, professeur de neurobiologie au Centre médical de l’Université de Rochester (New York, nord-est), principal auteur de ces travaux parus dans la revue scientifique PLOS ONE.
«Mais cette dernière étude montre pour la première fois qu’être exposé à des niveaux de radiations équivalents à une mission vers Mars produirait des effets cognitifs néfastes et accélérerait des changements dans le cerveau liés à la maladie d’Alzheimer», ajoute ce chercheur.
Sur Terre ou en orbite terrestre basse, le champ magnétique de la planète protège contre un bombardement constant de particules radioactives venant de l’espace.
Mais pour des séjours prolongés dans l’espace profond il existe actuellement peu de moyens de se protéger, un danger qui préoccupe la Nasa qui envisage d’envoyer des astronautes vers un astéroïde en 2021 et une mission habitée sur Mars vers 2035.
Le voyage aller-retour vers la planète rouge pourrait prendre jusqu’à trois ans.
Au cours des vingt-cinq dernières années, la Nasa a mené des recherches pour déterminer les dangers potentiels pour la santé des voyages spatiaux et mettre au point des protections ou tout simplement savoir si de tels périples justifiaient les risques encourus par les astronautes.
Ces chercheurs, qui ont travaillé sur ce projet de la NASA pendant huit ans, ont surtout étudié l’impact d’une forme de radiation de particules de grande masse et de haute énergie propulsée à très grande vitesse dans l’espace par la puissance des explosions stellaires.
Ces particules peuvent pénétrer les parois protectrices des engins spatiaux, ce qui pose un problème difficile d’ingénierie pour protéger efficacement les astronautes, note le Dr O’Banion.
Les auteurs de l’étude ont reproduit dans un accélérateur de particules du laboratoire national de Brookhaven (New York) ces radiations cosmiques et soumis des souris à des niveaux comparables à ceux qui affecteraient des astronautes durant une mission sur Mars.
Les souris exposées aux radiations ont le plus souvent échoué aux tests de mémoire, laissant penser qu’elles souffraient de dégénérescence neurologique qui affecte normalement des animaux plus vieux.
Le cerveau de ces rongeurs montrait également des signes d’altération vasculaire et une accumulation plus importante que la normale de bêta amyloïde, une protéine qui en s’accumulant, forme des plaques étouffant les neurones, une des principales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.