Ces mots qui blessent les enfants pour la vie

Publié le 02 janvier 2013 par Nuage1962

Avec ce que nous connaissons  sur la psychologie de l’enfant, sur les conséquences des mots, nous avons intérêt a mieux mesurer nos paroles et ce même quand la fatigue, le stress se fait sentir .. qui je sais par expérience n’est pas facile A tout les jours nous devons prendre conscience de nos paroles .. de leur conséquences sur les enfants et même sur d’autres adultes
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Ces mots qui blessent les enfants pour la vie


PAR RENÉE LAURIN  | PHOTO: SHUTTERSTOCK

Il arrive qu’on les choisisse volontairement, sous le coup de la colère, ou qu’ils nous échappent malgré nous. Les mots qui blessent peuvent laisser des traces dans le cœur d’un enfant. Un expert en éducation parentale nous dit comment éviter d’y avoir recours.

On entend souvent parler de la violence physique faite aux enfants. Il existe une autre forme de violence, beaucoup plus sournoise, dont on parle moins: la violence verbale. Lorsqu’on en use à répétition, elle transperce le cœur de sa victime et son souvenir se niche dans sa tête. Là où la confiance en soi devrait normalement s’installer, elle prend toute la place.

«Je suis un incapable, un imbécile et un fainéant, donc je ne vaux rien. Ma mère me l’a répété si souvent! Ça ne peut qu’être vrai», se dit le petit.

On ne se rend pas toujours compte de l’impact que peut avoir le choix de nos mots sur le développement de nos enfants. Même lorsque nous en sommes conscients, ces mots nous échappent parfois malgré nous.

«C’est souvent une question de culture. Nos parents nous ont parlé de cette façon, et on s’adresse à nos enfants en employant les mêmes termes, les mêmes expressions», explique Gérald Boutin, docteur en psychopathologie et en psychopédagogie, diplômé en thérapie familiale et chercheur en éducation parentale depuis plus de 20 ans.

Selon le Dr Boutin, l’emploi d’un simple surnom peut faire plus de mal qu’on le croit. Certains enfants en viennent à se sentir dépossédés de leur véritable nom.

Par ailleurs, les comparaisons avec soi (du type «Moi, quand j’avais ton âge, je réussissais mieux…») ou avec d’autres personnes sont déconseillées, car elles font souvent référence à des traits de caractère désagréables («T’es bien comme ton père! Toujours en retard et complètement désordonné!»). On évite aussi les critiques à répétition, qui détruisent l’estime de l’enfant plutôt que de l’amener à se corriger et à améliorer son comportement.

Bien sûr, le rôle de parent n’est pas toujours facile. Se maîtriser lorsqu’on rentre du travail fatigué, à bout de nerfs, et qu’on doit affronter un enfant turbulent relève de l’exploit.

«En raison de la tension accumulée, on finit par perdre le contrôle. C’est normal. Il ne faut surtout pas se culpabiliser pour ça; il faut trouver des moyens pour apprendre à contrôler cette tension nerveuse», dit le Dr Boutin.

Pourquoi ne pas prendre un temps d’arrêt et respirer profondément avant de lancer des injures à cause d’un verre d’eau renversé ou d’un vase cassé? En y réfléchissant un peu, on constatera que ce qui nous apparaît comme un geste malintentionné de la part de notre bambin pourrait n’être qu’une maladresse normale pour un enfant de cet âge.

«Nous sommes les parents. C’est à nous de trouver des moyens pour aider notre enfant à travailler sur lui-même et sur ses comportements», insiste M. Boutin.

Il existe d’ailleurs une foule de livres et d’ateliers de formation pour aider les parents à développer leurs habiletés.

Plutôt que de dénigrer l’enfant, on insiste sur le geste qu’on désapprouve. Dire à notre enfant que l’action qu’il a faite n’est pas bien pour telle ou telle raison passe mieux que de lui dire qu’il est méchant, parce qu’il a fait ceci ou cela.

Il faut aussi amener l’enfant à réfléchir sur ce qu’il vient de faire pour le responsabiliser. Par exemple, on peut lui dire:

«Est-ce que tu es content de ce que tu viens de faire?» ou «Crois-tu que tu pourrais faire les choses autrement? Comment t’y prendrais-tu?»

On a le droit à l’erreur, mais on a aussi le devoir de reconnaître nos torts lorsque nos mots dépassent notre pensée.

«Les enfants sont capables de faire la part des choses, croit M. Boutin. Il n’y a rien de mal à s’excuser auprès de son enfant après avoir été un peu trop agressif envers lui. Au contraire, c’est une excellente façon de lui apprendre que les adultes ne sont pas parfaits et qu’ils peuvent, eux aussi, se tromper.»

6 choses a retenir

  • Les enfants ont droit au respect. On oublie souvent qu’ils sont des personnes à part entière.
  • Jusqu’à 3 ans, les enfants sont très perméables aux mots. Ils s’imprègnent plus facilement des insultes à répétition à cet âge.
  • Les parents ont droit à l’erreur.
  • Le ton de la voix véhicule l’affection ou le rejet.
  • L’expression du visage parle parfois davantage que les mots.
  • Établir des consignes claires à la maison permet d’éviter bien des confrontations.

Conséquences phycologiques de la violence verbale

  • Perte ou absence d’estime de soi
  • Isolement, sentiment de ne pas être aimé
  • Attachement excessif à une tierce personne pour compenser un manque

Complément de lecture
Éduquer sans punir, Dr Thomas Gordon, Éditions de l’Homme

Ressources
IFACEF (Institut de formation, d’aide communautaire à l’enfant et à la famille): www.ifacef.org
Entraide parents:www.entraideparents.com
École des parents (Maison des parents du Québec):www.ecoledesparents.net
Diverses activités d’éducation parentale sont également offertes en CLSC.

http://www.moietcie.ca/