Voyage en train le jour de l’an

Publié le 03 janvier 2013 par Betacon @dido_m

Ça faisait longtemps, longtemps que je ne vous ai pas parlé de moi. Un blog sert à dire aux autres ce que l’on ne peut cacher à soi-même, non?

J’allais vous raconter ma soirée festive de cette nouvelle année qui s’annonçait aussi merdique que celle qui nous a quittés.

J’en avais rédigé des lignes avant de me lancer dans tout autre chose, je vous parlais de ce jeune homme ivre à en mourir que j’ai vu nettoyer les pavés lillois par « crainte que sa mère rentre et trouve le sol sale! « . De cette fille qui exhibait ses hanches, non son cul, au regard de centaines de touristes, car madame trouvait ça drôle. De ce jeune homme amoureux, amoureux d’une dame loin de lui. Et bien sûr de ces phrases que l’on vous a sûrement sorties au détour d’une poignée de main (à l’année prochaine… etc).

En montant dans mon train pour rejoindre mon grand village parisien; j’en ai aperçu des personnages, alors pourquoi ne pas vous en parler ? Vous savez… un voyage en train ou en métro c’est presque pareil. À une différence près l’odeur émanant de votre voisin.

J’ai vu cette fille grimper les escaliers avec trois valises à roulettes, je me demandais comment elle pouvait circuler avec tant d’affaires et comment a elle fait pour arriver jusqu’à ce quai en un seul morceau. Tout le monde la voyait souffrir mais personne ne lui tendit le bras. Hier encore, elle s’amusait avec des gens qu’elle ne reverrait peut-être jamais. Ce monsieur à la grande barbe qui lui a roulé une pelle, elle ne s’en rappellera peut-être jamais, mais aujourd’hui en passant à côté d’elle, lui s’en est rappelé. Esquissant un sourire moqueur et continuant son chemin.
J’aurais bien voulu l’aider, moi, cette jeune dame, elle était belle, de grands yeux marrons, mais y’avait quelques choses qui clochait, je ne savais pas encore quoi, mais au moment où elle souffrait sur ses hauts talons, moi je cherchais à savoir.

Il y avait ce couple sur le quai aussi, ils n’allaient surement pas se revoir de sitôt, ils ont dû passer la soirée en face d’Arthur, ils avaient oublié qu’ils n’allaient plus se croiser dans le même lit. Mais apparemment ils s’en souviennent maintenant, dans une étreinte à en couper le souffle, l’homme fort de sa carrure lui broie les os mais elle ne semblait pas le sentir. Elle, en revanche, toute frêle qu’elle était, joue de ses charmes pour qu’il ne l’oublie pas. Qu’il n’oublie pas que les meilleurs moment de sa vie, à lui, se sont passés en elle. Lui, monte dans la voiture. Elle, reste sur ce quai à contempler une dernière fois le sourire de celui qui lui fait battre le coeur. Elle n’avait pas ressenti cette sensation depuis des lustres, la routine quotidienne avait noyé cette sensation. C’est à ce moment-là que les questions fusèrent dans sa tête. Mais comme je ne suis pas dans sa tête, je ne peux vous en révéler les secrets.

Je suis assis, place 17 de la voiture numéro 17. Est-ce un signe ? Un signe pour quoi ? Je ne suis pas un maya, je ne peux pas le dire, mais de cette place 17, je peux voir cette jolie demoiselle qui dort sur son manteau, elle ne ronfle pas encore, c’est bon signe. De quoi peut elle rêver? Dans un train, où les cris des bébés couvrent le bruit de mon clavier, de quoi peut-on rêver ? D’une vie moins stressante peut-être. Elle a l’air si apaisée. Comment va-t-elle être à son arrivée ? Vive, rapide et stressée comme tous ces compagnons de voyages éphémères ? Laissons-là dormir.

Des gens lisent, mais ne parlent pas. Pourquoi ne pas dire bonjour à son voisin de table et parler ? On aurait peut-être des liens, des amis en communs peut-être ? Facebook a décidé qu’on ait au maximum 4 personnes entre nous et une autre personne. Croyez-vous que je suis à 4 personnes de Barack Obama ? Qui sait …

Je me perds dans mon récit et le voyage dans ce train arrive à sa fin. 1er janvier, jour de la gueule de bois pour les uns et de mauvaises surprises pour les autres.

Chers connards, je vous souhaite une heureuse année !