Magazine Humeur

Évidemment, si personne ne dit rien…

Publié le 08 janvier 2013 par Mistervautier @mistervautier

Ce matin, j’ai entendu à la radio que notre président de la république, du moins, le type qui a eu le boulot et qui ne sait pas trop par où commencer, pense qu’il n’est pas bon que le conseil Constitutionnel soit composé d’anciens présidents de la République. En se basant sur un rapport de modernisation de la vie politique française, rédigé par Lionel Jospin, grand moderniste s’il en est, notre Président veut donc proposer une réforme de cette habitude.

Voyez-vous, mes chers et fidèles amis lecteurs, je tenais a vous livrer cette réflexion à brûle pourpoint quand j’ai eu terminé d’analyser cette information capitale.

Je m’en fous. Mais à un point.

Tous les grands médias reprennent l’info, au point de la draper d’habits de la plus haute importance. Le président à dit que…

Je persiste et je signe : je m’en fous totalement. Parce que je ne sais pas ce que ça va changer dans ma vie quotidienne. Qu’il n’y ait plus d’anciens présidents au conseil constitutionnel va apporter quoi ?

Rien.

Il est maintenant un autre sujet qui concerne mon quotidien – et le vôtre aussi, je présume – dont le président n’osera même pas prononcer le nom.

Le gigantesque foutage de gueule de la SNCF.

Nous sommes des millions à prendre le train tous les matins, de banlieue ou de grandes lignes et à dépendre des horaires de la vieille dame ferroviaire. Nous sommes des millions d’otage à constater que les retards sont plus que fréquents. Pire, les trains de banlieue sont régulièrement annulés sans qu’il n’y ait eu un quelconque avertissement.  La grogne de l’usager monte d’un ton et, conséquence logique, la SNCF redouble de charme et de communication pour nous annoncer à grand renforts de titres tapageurs que les retards seront remboursés, que la vénérable société va se remettre totalement en question, etc, etc. Quand on sait que les cheminots continuent de toucher une prime de charbon – bravo, les syndicats, la trouvaille est juste géniale- on est en droit de se demander quand va commencer la dite remise en question.

Pour exemple, laissez-moi vous narrer, mes chers et fidèles amis lecteurs, une anecdote.

J’étais dans le TGV. Un retard – encore un – est annoncé par le contrôleur. Une heure minimum, suite à une personne malade dans le train précédent. Les voyageurs grognent. Au prix du billet qui, lui, n’est jamais en retard pour augmenter, on se demande où est le service. Le contrôleur a disparu. Plus personne pour répondre aux questions, agressives, la plupart du temps, admettons-le aussi. Autant terminer le voyage en première, personne ne viendra vérifier votre billet, croyez-en mon expérience.

Plus tard, enfin arrivé à la capitale, une voix dans un haut parleur grésille que le retard est du à du matériel abîmé par vandalisme. Une autre version ? Bizarre, bizarre. La raison réelle : notre train ayant accumulé trop de retard, les aiguilleurs ferroviaires en charge du contrôle le font passer après tout le monde. Mais ça, c’est sûr, on ne va pas le raconter à des voyageurs fatigués.

De toutes façons, cela revient au même : le retard n’est pas imputable à la SNCF. Pour le remboursement, woualou, on l’a là où la poule fait l’œuf, nous n’aurons rien.

Et quand bien même, nous obtiendrions quelque chose, je répète : woualou, vingt euros remboursés sur un billet qui en vaut quatre-vingt, deux heures de retard et la journée totalement désorganisée, peut-être même des affaires ratées, la SNCF sait être avare. Sinon d’excuses, du moins de compliments…

La SNCF est un service public. Elle est au donc à notre service. Et nous, le public, les gens, nous ne sommes pas contents d’une entreprise qui se moque de nous. Le problème ? Nous ne disons rien. Que faire ? Ce que préconisait Coluche, ne plus payer. Frauder en masse, tous ensemble et montrer aux chemins de fer que nous en avons marre d’être pris en otages, d’être pris entre le marteau – les syndicats – et l’enclume – le gouvernement et la direction générale -.

Oui, je sais, les syndicats ont une énorme part de responsabilité dans l’effort d’entreprendre. Je n’ignore pas que les voyous pillent les cables de cuivre, indispensables pour la bonne circulation des trains, pour les revendre avec des marges conséquentes au marché noir. Bien sûr, il existe des terroristes qui sabotent les signaux de communication, paralysant pendant de longues heures tout le réseau.

L’excellent papier de Rémy Prud’homme – joli nom, n’est-il pas ? – insiste sur le fait que le déficit de la SNCF ne vient pas de sa gestion quasi étatique, mais bien du coût du fer qui fait dépenser à la vénérable entreprise près de vingt milliards d’euros. Ainsi, il écrit :

Pour cause de trains bondés, sales, bloqués, retardés, en grève, vides, etc., les citoyens, les médias, bientôt les politiques, crient haro sur la SNCF, et parlent déjà de brûler Pepy – comme Savonarole à qui il ressemble étrangement. C’est se tromper de motifs, et de cible.

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Mais alors, qui est responsable de ce comportement hautain vis à vis des usagers quotidiens qui payent rubis sur ongle leurs billets ? Hein ?

Et quand des grèves éclatent, cachant de violentes luttes internes au sein des syndicats, qui est pris en cible ? Qui sert de prétexte ?

Nous, nous et encore, nous.

Alors, merde.

Un jour, un seul jour, je rêve que personne ne paye son billet de train. Tout le monde dira haut et fort aux contrôleurs que c’est gratuit et qu’aucune amende ne sera payée par le public. Pourquoi ? Demanderont les contrôleurs. Et nous répondrons en souriant, nos regards bien plantés dans leur yeux de fonctionnaires :

-  » Parce que nous ne sommes pas contents. »

Je terminerais par cette petite histoire drôle, qui détendra l’atmosphère et qui m’a inspiré ce long papier.

La SNCF vous présente ses meilleurs voeux pour l’année 2010. Et vous présente toutes ses excuses pour ce retard totalement indépendant de sa volonté.

I love you. All of you. And Lulu.

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