L’humain peine à prévoir les changements dans sa vie, selon Science

Publié le 09 janvier 2013 par Nuage1962

Pour ma part, je trouve un peu bizarre comme étude, car comment savoir ce que nous serons dans quelques années .. quoique nous avons souvent tendance a penser que nos changements seraient probablement mieux alors que la réalité pour plusieurs est bien différentes de ce qu’ils avaient imaginé ..
Nuage

L’humain peine à prévoir les changements dans sa vie, selon Science

Les auteurs d’une étude parue début janvier dans la revue Science, les chercheurs en psychologie Jordi Quoidbach, Daniel Gilbert et Timothy Wilson, arrivent à la conclusion que l’on a beaucoup, beaucoup de difficulté à envisager que l’on puisse changer.

JEAN-FRANÇOIS CLICHE

Le Soleil

(Québec) Avec la mort et les impôts, il n’y a sans doute qu’une seule autre chose dont on peut être sûr en ce bas monde : avec le temps, les gens changent. Suffit de se remémorer comment était sa vie il y a 10 ans pour s’en convaincre – ce qui, à un moment de l’année où le taux de survie des résolutions demeure élevé, est plutôt réjouissant. Mais un trio de chercheurs vient de lancer un beau gros pavé dans cette réconfortante petite mare : quand vient le temps de prévoir de quelle manière et à quel point nous allons changer, nous sommes franchement mauvais.

Pourquoi les adultes paient-ils pour faire effacer des tatouages dont ils raffolaient à l’adolescence? Pourquoi les gens d’âge mûr divorcent-ils des conjoints dont ils étaient épris dans leur jeunesse? «Pourquoi les gens prennent-ils si souvent des décisions qu’ils finissent par regretter?» se demandent les chercheurs en psychologie Jordi Quoidbach et Daniel Gilbert, de l’Université Harvard, et Timothy Wilson, de l’Université de Virginie, dans une étude parue début janvier dans la revueScience.

En fait, répondent-ils, il semble que l’on a beaucoup, beaucoup de difficulté à envisager que l’on puisse changer. Dans une première expérience menée sur 7500 personnes âgées de 18 à 68 ans, les chercheurs ont fait passer un test de personnalité simple à chaque participant, puis ont demandé à la moitié d’entre eux de repasser le test en se mettant dans la peau de la personne qu’ils étaient 10 ans auparavant. L’autre moitié des sujets devait tenter de prédire comment ils répondraient dans 10 ans. M. Quoidbach et ses collègues ont ensuite comparé les réponses pour chaque âge avec celles données par les participants âgés de 10 ans de plus.

Et, si étonnant que cela puisse paraître, il semble que nous sommes à la fois très conscients des changements du passé, et systématiquement ignorants de ceux qui s’en viennent. À tous les âges, en effet, les changements rapportés au cours des 10 dernières années étaient toujours plus grands que les changements prévus par la cohorte qui avait 10 ans de moins – les participants de 30 ans, par exemple, prévoyaient des changements de l’ordre de 15 % dans leurs scores de personnalité au cours des 10 prochaines années, alors que les gens de 40 ans ont rapporté des changements d’environ 20 % depuis 10 ans.

Comparaisons

Pour tester la validité de leurs résultats, les chercheurs ont comparé leurs résultats avec une autre étude qui avait fait passer le même test de personnalité – le dénommé Ten Item Personality Inventory – à ses sujets à 10 ans d’intervalle, et ont constaté que leurs participants obtenaient des résultats comparables, simplement de mémoire.

Le trio de psychologues a également répété son expérience en demandant à 2700 autres adultes leur degré d’adhésion à 10 valeurs de base (sécurité, succès, hédonisme, etc.); la moitié a ensuite répondu comme s’ils avaient 10 ans de moins, et l’autre moitié a tenté d’imaginer ses réponses dans 10 ans. Les résultats furent les mêmes : les changements de valeurs remémorés étaient systématiquement plus grands que ceux qui étaient anticipés.

Même les goûts personnels (musique, gastronomie, passe-temps, etc.) ont été testés de cette manière, auprès de 7100 autres participants adultes avec, toujours, le même constat – les gens ne s’attendent pas à changer beaucoup.

Deux possibilités semblent pouvoir expliquer l’effet observé, que les auteurs nomment illusion de la fin de l’histoire.

«D’abord, [...] les gens aiment à penser du bien d’eux-mêmes et aiment [penser qu'ils se connaissent bien], ce que l’illusion de la fin de l’histoire leur permet de faire.» Ensuite, poursuivent-ils, il est toujours plus facile de se remémorer quelque chose que d’imaginer ce qu’on ne connaît pas.

http://www.lapresse.ca