Les humeurs d'Anaïs (50) : mourir en couleurs

Publié le 06 avril 2008 par Anaïs Valente
50e billet d'humeur ce dimanche, que le temps passe vite ma bonne Dame ! 
 Dans la presse quotidienne namuroise (et sans doute ailleurs), depuis un petit temps déjà, j'ai remarqué que la couleur avait tout envahi : les pages sport, les publicités, les petits annonces immobilières et… les nécrologies.
 
Ainsi, il est dorénavant possible d'insérer une photo en couleurs dans un faire-part de décès, une annonce de remerciement ou une commémoration.
 
Bien sûr, faut vivre avec son temps ma bonne Dame, elle est révolue l'époque où notre feuille de chou quotidienne était en noir et blanc et rien qu'en noir et blanc. 
 
Bien sûr, le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous, et par conséquent par toutes les rubriques du journal, mais faut-il vraiment en arriver à coloriser l'intégralité de la totalité de tout ? 
 
Vous me direz, les familles des défunts apprécient sans doute ce dernier hommage haut en couleurs, puisqu'ils fournissent une photo. 
 
Moi je trouve ça encore plus morbide.  La mort est triste, difficile, et y mettre de la couleur ne changera rien.  C'est mon point de vue et je le partage avec moi-même (et avec vous, ô lecteurs, mais je peux comprendre que vous ne partagiez pas le mien, de point de vue… vous me suivez ?)
 
Rien à faire, je trouve ça morbide, la couleur dans les nécrologies.
 
Mais c'est sans doute car je me suis toujours refusée à ce que ma photo paraisse où que ce soit, même contre une somme d'argent pharaonique… (Quoique, pouvez-vous répéter ?  Vous avez dit combien ?  ça mérite réflexion, en effet…)
 
Quoi qu'il en soit, vu mon "photogénisme" exacerbé, je suis contre l'insertion de ma photo où que ce soit de mon vivant, je suis contre l'insertion de ma photo dans mon propre faire-part de décès, alors par pitié, vous qui hériterez de mon énorme fortune, épargnez-moi la photo en couleurs.  Histoire que je ne me retourne pas dans ma tombe…