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SCOOP-TWITTER. Panique à l’Elysée : La France veut interdire… Twitter

Publié le 10 janvier 2013 par Menye Alain

TWITTERNe dit-on pas très souvent que la critique est aisée ? Surtout, bien sûr, celle qui vient de l’Occident quand il faut épingler ceux considérés comme États anti-démocratiques qui pratiqueraient la censure à haute échelle. Que n’a-t-on pas dit de la Chine, à propos de Google et tous les autres moteurs de recherche ou réseaux sociaux ? Souvenez-vous, il s’agissait de dire que ce pays, une « dictature » selon la terminologie occidentale, empêchait à ses ressortissants de s’exprimer. Tiens donc, nous y voilà ! La France envisagerait d’interdire Twitter semble-t-il. La liberté d’expression attendra dans ce cas car, un certain lobby mettrait la pression.

Tel est pris qui croyait prendre ? A partir du moment où ce réseau social est régi par la législation américaine et couvert par le 1er amendement, il est quasi impossible de le sanctionner à moins de l’interdire. La France osera-t-elle franchir le pas, le faire au risque de paraître pire que la Chine et surtout à cheval sur des principes obsolètes ? Mais c’est quoi cette histoire qui ressemble à un renoncement et à l’expression même des indignations sélectives qui tendent surtout à revaloriser la haine et le racisme ? S’il faut sauter sur tous les HashTags (#), par exemple #jenaimepaslesnoirs etc, il est évident que les promoteurs de ce genre de « publication » s’en donneront encore à cœur joie. J’avoue que, même comme je suis noir et fier par ailleurs, ce genre de hashtag me laisse de marbre. Fichtre.

S’il faut vraiment qu’à tout bout de champ on s’indigne, on attaque, on se plaint, être en somme à fleur de peau sous prétexte que le racisme est florissant ici ou là, mieux vaut se désinscrire dudit réseau social et ne plus profiter de ses bienfaits. Parce que, chercher à le contrôler est simplement une tentative hypocrite de se faire mousser pour monopoliser l’attention sur soi. De voir la ministre Najet Vallaud-Belkacem se lancer dans cette brèche avec autant d’entrain est triste, ridicule et puéril. L’inutilité de l’action est assez criard et se présente par ailleurs comme une ingérence dans les affaires d’autrui. Finalement, on ne peut plus rien dire, faire, ou rire de tout. Là est la vraie intolérance, elle ne réside pas du côté de ces petits posteurs du dimanche à qui on donne une importance qu’ils n’ont pas.

Diantre. Porter cette affaire devant la justice est aussi risible. On a l’impression que les donneurs de leçons veulent être partout à la fois, avoir le don d’ubiquité, un œil de lynx et museler ce qui ne leur plaît pas. Sans défendre Twitter qui m’apporte pas jour plus de 1000 visiteurs et sans soutenir les petits plaisantins- si on veut racistes-, il faut parfois prendre de la hauteur et ne pas chercher à tout diligenter. Convoquer les dirigeants de Twitter ou leurs représentants et conseils est même l’ultime syncrétisme d’une chinoiserie, devrais-je dire, franco-niaiserie aussi pathétique que la première nommée ? C’est la tentation du pire, le contre-exemple typique de ce qu’il ne faut pas faire.

Dérive raciste sur Twitter ? Que nenni. Ceux qui prêtent attention à tous les salmigondis qui y sont véhiculées jouent le jeu morbide de l’indignation. A cette allure, dire encore du mal de la Chine qui veut fliquer l’Internet alors qu’on fait pareil en se cachant derrière un supposé racisme, c’est vraiment osé ! La police de la pensée n’a jamais fait avancer quoi que ce soit. Au contraire même, vouloir contrôler tout aboutit à ne rien contrôler. Il est interdit d’interdire…


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