Il est d'usage depuis le Xème siècle de se réunir à Augsbourg. De juin à novembre 1530, Charles Quint la convoque pour poser la question de la soumission des princes du Saint-Empire convertis à la réforme luthérienne.
Le 25 juin 1530, la confession d'Augsbourg est présentée à Charles Quint. Texte rédigé par Philippe Melanchthon et par Camerarius
Cranach l'Ancien (1472 - 1553) Retable de Wittenberg.
Le 28 mai 1536: concorde entre les églises réformée à Wittenberg.
La Confession d'Augsbourg initiale contient vingt-huit articles. Les vingt et un premiers exposent la doctrine luthérienne globale, pour montrer que les luthériens « ne divergent pas sur un seul article de la foi de l'Église catholique ». Les sept autres articles discutent des « abus » qui se sont glissés dans l'Église occidentale pendant les siècles qui ont immédiatement précédé la Réforme : la communion sous une seule espèce, le célibat des prêtres, la messe comme sacrifice expiatoire, la confession obligatoire, le rôle attribué aux institutions et aux moyens humains dans l'acquisition du mérite et dans l'obtention de la grâce, les abus liés au monachisme, et l'autorité grandissante des évêques. ( Ency Univ. )
Elle sera finalement rejetée le 3 août 1530 par les théologiens catholiques qui réfutent ce texte.
Aujourd'hui, cinq cent ans plus tard... Un catholique de l'après-Vatican II, pourrait retrouver dans la confession d'Augsbourg, sa propre foi …
Comme transition, je rapporte les paroles de Michel de l’Hospital, chancelier du roi de France qui ouvrant les Etats généraux le 24 août 1560,, répondait ainsi
aux décisions du Concile de Trente : « A tous ces mots diaboliques, factions, séditions, luthériens, huguenots, papistes, substituons le beau nom de Chrétiens. En attendant que le
clergé français multiplie les œuvres de charité pour ramener par la douceur et non par la rigueur. »
1561 : L'espoir d'une conciliation ? ( Pie IV est pape, Régence de Catherine de Médicis …)
Le contexte européen semble favorable à l’heure où la troisième session du concile de Trente ( Le concile parvient à s’ouvrir en 1545 à Trente (Italie), mais est durablement suspendu en 1552. ) – qui fixera pour longtemps le dogme et le rituel catholique – ne s’est pas encore tenue et où des exemples récents en Allemagne (paix d’Augsbourg, 1555) et en Angleterre (compromis élisabéthain, 1559-1563) ont montré la possibilité d’un accommodement.
En France, Le Colloque de Poissy entre catholiques et protestants s'ouvre le 9 septembre 1561 (au 14
octobre ) en présence de Charles IX. Sont réunis :quarante-six prélats catholiques, douze ministres du culte protestant et une quarantaine de théologiens. Le pape envoie comme
légat Hippolyte d'Este, cardinal de Ferrare, accompagné de Jacques Lainez, deuxième supérieur général des jésuites, comme conseiller, ils tentent de dissuader les évêques de
l'organisation d'un tel rapprochement.
Certains membres de la délégation catholique, conduite par le cardinal de Lorraine, sont prêts à accepter des accommodements, comme l’usage du français dans quelques parties de la messe ou la communion sous les deux espèces. La délégation calviniste est dirigée par Théodore de Bèze ( le bras droit de Calvin (1509-1564)).
Très vite cependant les discussions se heurtent à l’intransigeance des représentants des deux Églises, en particulier sur
le problème de l’eucharistie. Dès le 9 septembre, Bèze déclare qu’au cours de la cène le corps du Christ « est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre »,
incitant les tenants de l’orthodoxie catholique à protester de façon véhémente.
Le supérieur des jésuites Laynez fait valoir que le juge nommé par Dieu pour les controverses religieuses est le pape, et non la Cour de France. L’acrimonie avec laquelle il s’est opposé aux protestants rend la situation plus claire ....
Il semble que cette rencontre a manifesté l'intransigeance respective des partis... Huit guerres de Religion, de 1562 à 1598, suivront jusqu'à l'édit de Nantes … !
Cependant, Pour l'historien Nicolas Le Roux, le colloque de Poissy débouche sur le premier acte de tolérance religieuse : le premier édit de tolérance de l’histoire de France, l’édit de Saint-Germain-en-Laye de janvier 1562.