L’intolérance zéro en rapport de l’intimidation semble être pour plusieurs que des mots mais sans actions … Ou sont les belles promesses de protéger toute personne victime d’intimidation ? L’école pour tous ne devrait-il pas être un endroit ou on se sent en sécurité et valorisé ?
Nuage
Victime d’intimidation
Le quotidien difficile du jeune Kevin
Crédit photo : Agence QMI
Par Kathleen Frenette | Agence QMI
Depuis qu’il est en maternelle, Kevin Racette est victime d’intimidation parce qu’il est différent. Sept ans plus tard et après plusieurs plaintes, son père a finalement décidé de le retirer de l’école définitivement, apportant ainsi un soulagement chez le jeune garçon de 12 ans.
«Je suis triste parce que j’ai perdu mes deux amis, mais en même temps, je suis content parce que je me sens plus en sécurité.»
Malgré son handicap visuel et ses problèmes d’apprentissage, Kevin est un jeune garçon poli, sensible et allumé sur les nouvelles technologies.
Il désire apprendre et fait de son mieux avec les limites que la vie lui a imposées.
Survivant d’une tumeur au cerveau alors qu’il était d’âge préscolaire, il ne se souvient pas d’une journée où il n’a pas été la cible des enfants méchants.
«Je me faisais traiter de tête d’eau, de tête de coco… On riait tout le temps de moi sans que personne n’intervienne», raconte le jeune garçon.
Plaintes sans succès
Après plusieurs plaintes faites à l’école de la Mosaïque, après la proposition, par l’institution, de la mise en place d’un plan d’intervention qui n’a pas été appliqué, la coupe a débordé pour le père de Kevin quand ce dernier a fait rire de lui lors d’une présentation orale, il y a quelques jours.
«La remplaçante n’a rien dit lorsque les élèves ont ri. De plus, elle a répondu de façon bizarre à Kevin lorsqu’il a posé une question en classe dans le but de comprendre l’exercice. Je me suis donc présenté à l’école pour voir si le plan d’intervention était respecté et c’est là que je me suis aperçu qu’il n’existait tout simplement pas, et ce, malgré la promesse, en novembre, de le mettre en place», a expliqué Benoît Racette.
C’est donc décidé, son fils ne remettra plus les pieds dans cette école qui ne semble pas vouloir s’adapter au jeune garçon.
Adaptation
«Ce n’est pas aux élèves en difficultés d‘apprentissage de s’adapter à l’école, mais bien à l’école de le faire… Maintenant, ils mettent tous les élèves dans les mêmes classes et ne font aucune distinction. J’ai déjà demandé que mon fils soit mis dans une classe spécialisée et l’école a refusé. Il va donc étudier à la maison et nous allons voir ce que nous allons faire au cours des prochains jours», a dit M. Racette.
«Moi, si j’étais directeur, je parlerais aux parents des élèves qui font de l’intimidation et si ça ne fonctionnait pas, je les obligerais à copier le mot pardon parce qu’ils font beaucoup de mal autour d’eux. Ma seule consolation, c’est qu’on finit toujours par payer pour les gestes méchants que l’on pose», a dit le jeune Kevin, philosophe.