Plus de 7 milliards d’euros alloués chaque année à des établissements professant le « socle commun de connaissances et de compétences » entre deux Pater Noster et trois Ave Maria. Un montant conséquent voué à l’apprentissage des « Sciences de la vie et de la Terre créée en 6 jours ». Une somme importante destinée à l’enseignement des lois physiques des fluides selon Archimède, et de celles de l’aquaplaning selon Jésus Christ.
Mais, si l’immense majorité des écoles concernées demeurent d’obédiences catholiques, d’autres institutions protestantes, juives, ou musulmanes bénéficient également des faveurs des subventions publiques. Avantage est ainsi clairement donné aux confessions à la mode, séduisant et réunissant un très grand nombre d’adeptes. En effet, aucune aide de l’État n’est allouée pour les établissements scolaires de l’Ordre du temple solaire, ni pour ceux de l’Église de Scientologie, ni pour ceux de l’École de la préparation de l’évacuation extraterrestre (sic).
Est-il ainsi légitime que le contribuable français finance l’enseignement de quelque croyance que ce soit ? Un État autoproclamé indépendant vis à vis d’une quelconque religion doit-il encourager certains dogmes et en décrédibiliser d’autres ? Une prétendue vierge montée au ciel mérite-t-elle plus d’attention que d’hypothétiques petits hommes verts descendus du même endroit ?
Aujourd’hui, en France, une partie des impôts collectés est donc attribuée à l’éducation religieuse. Une part de la TVA d’un livre sur les travaux scientifiques de Darwin est affectée à la propagation d’une doctrine qui prétend que la femme a été créée à partir d’une côte d’Adam. Une part du prix d’un préservatif est consacrée à l’organisation prosélyte d’un pape qui milite contre cet unique rempart fiable face à l’épidémie du SIDA. Comme si une part du prix de vente d’un respirateur artificiel était reversé à l’industrie du tabac. Comme si une partie du chiffre d’affaires de la discothèque Fucking Boys étaient reversée à Christine Boutin.
La laïcité désigne le caractère assurant l’impartialité à l’égard des différentes confessions, doctrines, et croyances. La République française se définit comme un état laïque. Prière… de ne pas rigoler.
Guillaume Meurice
13/01/2013