Il existe une catégorie de personnes qui ont la pénible tendance de m’exaspérer en moins de 8 secondes. Notez, qu’en temps normal, seul le paisible Lac Léman peut s’enorgueillir d’être plus calme que moi.
Celles et ceux auxquels je fais allusion se reconnaîtront aisément, et je pense en outre que tout le monde en fait a un petit peu de ce trait de caractère.
Non, je ne ferai pas de chapitre sur ceux qui sont de mauvaise foi, trop facile, je préfère pointer d’un doigt vengeur les champions du combat d’arrière-garde, ou les héros de l’anticipation d’après coup.
J’illustre avec leurs mots : « Mais pourquoi n’y as-tu pas pensé auparavant ? » « Mais pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ? » « Mais pourquoi n’as-tu pas envisagé un autre jour que celui-ci pour faire ceci, ou cela ?
C’est la branche dissidente et archaïque des « y’a qu’à – faut qu’on », qui conjuguent tout au passé. En général, ces accusateurs s’arment de questions répétitives et lancinantes jusqu’à l’écoeurement, jusqu’à la dispute.
J’ai une hypothèse : derrière leur vertu moralisatrice, ces personnes cherchent à dissimuler un aveu, celui de ne pas avoir été à la hauteur de la situation et d’avoir l’intention de transférer leur culpabilité sur un tiers en s’exonérant totalement de leur propre influence.
Ils n’étaient au courant de, je cite, « rien », ils « découvrent » et vous assomment avec un charabia obscur de visionnaire qui, à votre place, eut absolument tout mieux fait et tout mieux prévu y compris le moindre incident, le moindre contretemps, le moindre aléa.
Ces inquisiteurs me fatiguent, mais pourquoi n’essaient-ils pas de m’éviter un petit peu plus ? Je sais : je n’ai pas anticipé de croiser leur route, je n’ai pas pensé que, je n’ai pas prévu…