Petit lecteur deviendra grand

Publié le 14 janvier 2013 par Nuage1962

Nous avons la chance d’avoir d’excellent livres pour enfant et tout petits. Donner le goût a la lecture se commence très tôt .. et les parents devraient montré l’exemple .. de prendre un livre pas du numérique, ordinateur et compagnie … mais un vrai de vrai livre … et de lire avec nos enfants
Nuage

 

Petit lecteur deviendra grand

Le livre est pourtant un jouet multifacette très riche, note Julie Brousseau, psychologue au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine.

LAURIE RICHARD

Le Soleil

(Québec) Un grand nombre de parents ne regardent pas de livres avec bébé. À quoi bon, se disent-ils, il ne comprend pas encore! Pourtant, les experts s’accordent pour dire que la lecture, même à l’âge de six mois, est bénéfique pour le développement des poupons. Il s’agit d’un investissement à long terme.

Bébé qui regarde le livre, enjoué, sur les genoux de maman, il le touche, gazouille… Cette publicité que l’on peut voir à la télévision ces jours-ci fait partie de la quatrième campagne Naître et grandir que la Fondation Lucie et André Chagnon a lancé en novembre. Celle-ci est axée sur l’éveil à la lecture en bas âge. Car selon une enquête menée par Léger Marketing pour le compte de la fondation en février dernier, plus de la moitié des parents interrogés ont indiqué ne pas s’adonner à la lecture avec bébé par manque d’intérêt ou de temps.

Le livre est pourtant un jouet multifacette très riche, note Julie Brousseau, psychologue au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU Sainte-Justine. «La lecture conjointe avec les parents est une activité extrêmement stimulante et des plus bénéfiques pour les tout-petits, explique-t-elle. Elle permet de développer son intelligence, sa motricité et son langage. C’est aussi un moment d’intimité pendant lequel le parent est seulement dédié à son enfant. On se parle, on crée des liens.»

La lecture permet aussi au bambin de bâtir sa capacité d’écoute. «Pour que les enfants apprennent à parler, ils ont besoin d’entendre parler. Les structures dans le cerveau se construisent en bas âge», spécifie la docteure Brousseau.

À quel âge peut-on commencer la lecture avec bébé? Dès trois à quatre mois, le petit pourra y porter attention; il est en mesure de découvrir l’objet avec ses doigts… et sa bouche. Les livres jouets à mâchouiller sont tout indiqués pour stimuler ses sens. Lorsqu’on débute, on ne doit pas utiliser des images extrêmement complexes. Une image, un mot. Des petits imagiers cartonnés et plus robustes seront parfaits pour l’exercice. L’enfant apprend alors à discriminer des éléments sur l’image, explique la docteure.

On peut éventuellement se tourner vers des textes simples : des livres qui couvrent les routines de la vie de l’enfant, comme l’heure du bain ou la journée à la garderie. Les imagiers sur les animaux ou les véhicules leur permettent également de faire un lien entre ce qu’ils voient et les mots de vocabulaire dont ils vont se servir. Vers trois ans, les contes peuvent s’ajouter à l’équation. Mais le bon livre à explorer reste celui qui intéressera l’enfant, soutient Mme Brousseau, comme une évidence.

Réussite scolaire

La psychologue Julie Brousseau affirme que la lecture en bas âge est LE geste à poser pour faciliter l’entrée scolaire de son enfant.

L’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (l’ELDEQ), réalisée entre 1998 et 2010 et rendue publique en décembre, a permis de suivre 2120 enfants chaque année de l’âge de 5 mois à 8 ans et deux fois par année ensuite jusqu’à 12 ans, soit à la fin du primaire. Selon cette dernière, plus les enfants lisaient pour le plaisir, peu importe leur sexe, plus ils avaient de chance de réussir l’épreuve de lecture obligatoire de la fin du troisième cycle du primaire.

Les parents se trouvent en amont dans l’équation. Les données de l’ELDEQ montrent que les petits à qui un parent ou un adulte ont fait la lecture vers un an et demi étaient plus nombreux, de manière proportionnelle, à lire pour le plaisir au moins une heure par semaine alors qu’ils étaient en sixième année. Cela même en tenant compte des facteurs comme le sexe et le milieu socioéconomique. Ils étaient aussi donc plus susceptibles d’avoir réussi l’épreuve de lecture.

Les chercheurs responsables concluent toutefois que l’accompagnement parental doit être présent durant tout le parcours scolaire pour obtenir de tels résultats. Car l’ELDEQ démontre aussi que les enfants encouragés par leurs parents à la lecture, même à 10 ans, ont un taux de réussite en lecture plus élevé.

Marie Gendron, directrice générale de l’opération sociétale Naître et grandir, indique que dès demain, ce seront des vedettes de la télé qui prendront le relais de la campagne publicitaire. Des capsules ont été tournées avec six personnalités québécoises qui nous feront part des beaux moments de lecture avec leur bébé.

Un petit roman gratuit d’une auteure québécoise renommée sera d’ailleurs inséré dans l’édition de février du magazine Naître et grandir. Ceux qui souhaitent connaître des trucs pour lire avec bébé peuvent aussi consulter le site Internet de la campagne :naitreetgrandir.com/fr/dossier/lire-aux-tout-petits/.

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