Magazine Journal intime

250.000 par mois

Publié le 07 avril 2008 par Anaïs Valente

Vous allez me dire : 250.000 quoi ?

250.000 célibataires dans ma Wallonie ?Que nenni.

250.000 demandes en mariage depuis la création du blog ?Que nenni (dommage).

250.000 acariens dans mon lit pour partager mes nuits ?Que nenni (bien plus).

Non.

250.000 morts du Sida par mois.

J’avais cru entendre ce chiffre un matin à la radio, mais comme j’émergeais à peine, je n’étais pas sûre.

Ce superbe téléfilm en deux parties diffusé par France 2, « Sa raison d’être », me l’a confirmé.

250.000 morts par mois.Un chiffre en constante augmentation.Une épidémie vieille de 25 ans et toujours aussi taboue.Un virus de plus en plus résistant aux traitements.150.000 porteurs du virus en France, dont plus du quart l’ignore.50 % de contamination par rapports sexuels hétéros, 22 % par rapports homos (le reste ?euh… la toxicomanie ?).

Voilà quelques infos diffusées après ce téléfilm, des infos qui confirment que rien n’est terminé, que tout commence à peine.Que non, on ne guérit pas du Sida, qu’on parvient juste à endormir le virus, mais pour combien de temps ?   Que non, ce ne sont pas seulement les drogués ou les gays qui contractent le virus, comme on l’a cru au début.

Mais tout ça, vous le savez, tout comme moi.

On le sait, mais on l’oublie.

Ce téléfilm retrace l’histoire du Sida de 1980 à nos jours, au travers d’une famille comme toutes les autres.Une famille où la maladie fera des dégâts… par transfusion sanguine, à l’époque des lots non encore chauffés, par transmission sexuelle, un jour de négligence.Une famille où l’amour tentera d’être plus fort que la mort, en vain.Mais on le sent à chaque minute du téléfilm, l’amour.Clémentine Célarié est touchante en maman inconsolable (ce rôle lui revenait sans doute de droit, elle qui fut la première à embrasser un sidéen sur la bouche, afin de faire taire les rumeurs quant à la propagation par simple contact).Chaque personnage traîne ses souffrances et ses joies.L’amour est là, toujours l’amour.Malgré la douleur, malgré la mort qui décime la communauté homosexuelle dans les années 80 et 90.Et puis l’espoir, avec l’AZT, puis les bi, les trithérapies…La prise de conscience.Et l’inconscience, par moment. Et la mort, qui revient, inéluctablement, sur fond de Hallelujah, cette chanson que j’aime au point qu’elle me fait pleurer, d’autant qu’elle accompagne systématiquement les scènes dramatiques.
Alors j’ai pleuré.  Mais pleuré.  Pas glamour.  Tant pis.
Une histoire qui, au-delà des quelques personnes qui la composent et qui créent une ambiance qu’on quitte avec difficulté, a réussi le pari de dresser un historique de cette épidémie, des premiers jours d’angoisse face à ce nouveau mal à nos jours.

Parce que malheureusement, c’est tous les jours qu’il faut penser à se protéger.Le Sida n’est pas mort.Nombre de ses victimes si.

J’ai du retard, le Sidaction, c’est passé déjà, et puis le Sida, j’en ai déjà parlé sur ce blog.Qu’importe.J’ai été touchée, émue aux larmes (ou plutôt aux gros sanglots accompagnés de petits gémissements de douleur, chuis vraiment trop émotive ma bonne Dame) par ce téléfilm.

Puisse-t-il avoir été vu par les toutes les générations.Et leur avoir donné l’envie d’avoir toujours un préservatif en poche, à l’avenir.Générations capote…


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