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Le cinoche à Jules-Hunger

Publié le 15 janvier 2013 par Jules

hunger


« Nous sommes en guerre mon père ! Vous viviez où tout ce temps ?! »

L'Irlande du Nord dans les années 80. Devant la recrudescence des attentats qui ensanglante le Royaume Unis, Margareth Thatcher  alors au pouvoir, décide de supprimer le statu de prisonnier politique aux activistes de l’IRA. Au sein de la terrible prison de Maze les condamnés irlandais refusent de se laver et de porter l’uniforme. Quatre ans plus tard, devant le manque de résultat obtenu, Bobby Sand entame une grève de la faim.

« Nous ne capitulerons pas ! » Margareth Thatcher

Steve McQueen est un célèbre artiste contemporain, il est connu dans le monde entier pour ses œuvres engagées. C’est aussi un vidéaste accomplis. Son passage au long métrage se fait attendre avec une certaine impatience par la critique. Elle ne sera pas déçu. Hunger est un uppercut, un film insoutenable. Pourtant, la violence extrême de ses images n’est jamais gratuite. Derrière le réalisme crue on perçoit un questionnement profond sur l’engagement, mais également sur le jusque boutisme d’un geste qui nous apparait comme absurde et fou.

Qui est Bobby Sand ? C’est d’abord un détenu comme les autres. Rasé de force, c’est le visage tuméfié qu’il nous apparait au bout de 30 minutes de film. Avant cela, nous aurons suivis les trajectoires antinomiques d’un simple maton (bourreau ordinaire), et celle d’un nouveau détenus avec qui nous allons découvrir ses terribles conditions de détentions. Hunger est un film à la narration inhabituelle qui cherche continuellement son sujet. Après une première partie remplis de bruit et de fureur contenant très peu de dialogues, vient une scène stupéfiante, un hallucinant plan fixe de 17 minutes où tous les enjeux du film se concentrent. Ce simple Ping Pong verbale entre bobby et un prêtre catholique est au départ anodin, mais il va progressivement gagner en gravité. L’homme d’église ébranlé tente de dissuader et de comprendre la décision de Sand. En vain, McQueen nous montre que ce qu’il va « accomplir » ne peut pas être traduit par des mots. Il le sera par l’image dans l’effroyable dernière partie du film.

« Même si je savais que j’allais prendre une raclé, je savais que j’avais pris la bonne décision, et que j’avais gagné le respect des autres. »

Dans les dernières minutes du film, rien ne nous est épargné. Il faut avoir l’estomac solide pour supporter l’agonie de Bobby Sand. Pourtant, le metteur en scène garde suffisamment ses distances filmant presque cliniquement la transformation de son comédien Michael Fassbender. (Ahurissant dans le rôle) Entre pitié et admiration nous restons fascinés et horrifié  par cet homme qui donne sa vie pour une cause qu’il croit juste. Hunger n’est pas un film pro IRA, c’est avant tout le regard effaré d’un humanisme sur le combat d’un homme pour ses idées.


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