Le nom du groupe : 'Chemin46'
Commentaire :
Après tout, le « club des Cordeliers », le « club des Feuillants », le « club des
Jacobins » etc. étaient désignés par le lieu où ils se réunissaient. Ici c'est Chemin 46.
Chemin46 évoque par ailleurs l'idée de « cheminement » qui nous est chère.
Les nombres 4 et 6 ne sont pas non plus sans résonnances. 4 est le nombre des
dimensions de notre espace-temps (3 pour l'espace plus 1 pour le temps), et pour
arriver à 6 il faut ajouter 2 dimensions : 1 pour l'incertitude et 1 pour la complexité,
- le tout définissant notre monde.
En outre 4 et 6 peuvent suggérer les 10 dimensions qui sont celles de notre Univers
pour la physique moderne : les 4 dimensions de l'espace-temps dans lesquelles
nous vivons, auxquelles s'ajoutent 6 dimensions cachées (dites « espaces de
Calabi-Yau »), qui ne sont pas sensibles à notre échelle mais sont nécessaires pour
comprendre notre Univers.
Voilà pour les symboles dont le nom peut être porteur !
N :
N : Si on veut commencer à prendre des contacts (pe faire venir E. Morin en co-
organisation avec l’Hexagone) il faut exister. Identiquement si on veut adhérer à
des associations comme l’APC (Association pour la pensée complexe), dont E.M.est
président, ou entrer dans le réseau de MCX-APC (Association du programme
européen de modélisation de la complexité), dont J-L.M.est président, - réseau de
veille collective. N a établi un contact sympathique (humour, clins d’œil…) avec J-L M.
d’où il ressort qu’on peut adhérer individuellement au réseau MCX-APC, mais qu’on
aurait plus de poids en tant qu’association. Même chose pour participer activement
aux évènements des rencontres imaginaires. Notre raison d’être c’est réflexion et action.
Se constituer en association donne du poids au volet action.
La notion d’existence est intéressante indépendamment même de la notion d’action.
Il est intéressant de se déclarer pour exister, de se constituer en association comme
moyen d’existence. Nous inviterait aussi à participer à d’autres courants –par exemple
prendre contact avec les créatifs culturels : ça nourrit, même si on ne comprend pas tout.
Des ‘émergences’ peuvent se passer à droite ou à gauche - par exemple dans le cadre
des rencontres imaginaires, donner aux choses des capacités de naître, sans finalité
immédiate. Intérêt de se constituer en association, comme l’émergence qui va nous
mener à autre chose.
D : Il faut quand même mettre quelque chose dans une association – un objet – mais
quoi ? Peut-être un peu tôt ?... Mais justement ça nous poussera à formaliser l’objet…
G : L’objet… on n’est pas si loin : agir en citoyen / pensée complexe… Penser et agir en
citoyen dans un monde complexe… Mais il ne faudrait pas passer des années à
chercher à définir un objet social… pas réfléchir trop longtemps avant de donner le
premier coup de pédale. Pédaler, se lancer, et ‘chemin faisant’ l’objet se définira. Va
nous obliger à situer notre identité par rapport à d’autres. Les créatifs culturels,
c’est pas un mouvement mais une émergence, repérée par les sociologues. Ressent
le groupe comme quelque chose qui participe à une émergence. Intéressant de se
positionner par rapport à d’autres qui sont dans le même type de recherches que
nous…
Ce Ces choses étant dites, retour au sujet retenu la dernière fois pour débattre : qu’est-ce
qui nous fait ‘souci’, au sens de ‘qu’est-ce qui nous sollicite ? ‘. [Il est convenu que
chacun s’exprime à tour de rôle - on évite dans ce premier temps de rebondir sur ce
qui est dit].
Ch Revenir au livre de Foucault sur le souci de soi dans la pensée gréco-romaine. F. fait
une analogie entre ‘le gouvernement de soi’ et ‘le gouvernement des autres’. Penser
et agir dans un monde complexe : il y a une articulation entre se gouverner et gouverner
les autres. Le clivage aujourd’hui entre ces 2 dimensions est propre à notre société.
Dans la pensée gréco-romaine, dans la pensée bouddhiste aussi, c’est lié. Un des
éléments de la pensée complexe est de relier les choses. Relier le gouvernement de
soi et le gouvernement des autres, ça c’est un souci, c’est ce qui sollicite.
G : Ce qui sollicite aussi : le devoir de penser, et penser dans un monde complexe. Voir
l’analyse de Hannah Arendt sur l’origine du totalitarisme : Ce qui a rendu possible
le totalitarisme nazi, pour Arendt, c‘est la démission de pensée (cas Eichmann). Le
totalitarisme aujourd’hui ne prend pas la forme d’une idéologie, mais - et c’est
peut-être pire – il est dans l’air du temps : le capitalisme est en passe de devenir
totalitaire tant il modèle et façonne, par une sorte de porosité, tous nos comportements.
Une voie de résistance, c’est penser.
Ca Le souci, c’est de ne pas avancer, ne pas être dans l’action. Souci de conjuguerl les
deux, réflexion et action. Si on veut transmettre quelque chose, il faut qu’on ait
développé/testé quelque chose. Expérience personnelle (poterie, peinture… ) de faire,
re-faire, re-re-faire, - et noter le chemin : tiens, il s’est passé ça et ça en faisant telle
chose… Le souci : ne pas profiter suffisamment de l’expérimentation. On expérimente
à travers son propre filtre intellectuel… On n’a pas tous le même schéma de pensée
et on arrive à s’entendre. C’est là où on rejoint la complexité.
N : Une difficulté : à tant s’obliger à penser, on en train de créer un écart avec les autres,
jusqu’au stade de l’agacement (autour, des gens expriment de l’opinion, pas de la
pensée). Est-ce que je suis en train de produire de la pensée, ou de répéter ? La pensée
est la chose la moins bien partagée de notre social aujourd’hui – est-ce qu’on n’a pas
beaucoup perdu quand on est passé de l’information à la communication ? La manière
de communiquer sans informer est un souci. Autre souci : c’est quoi la démocratie, la
place de la démocratie dans notre social ? La démocratie, associée à la notion de
totalitarisme. Le totalitarisme, chacun l’a en soi dès lors qu’on se croit détenteur de la
Vérité, quand nous nous mettons à fonctionner sur ce mode-là. Le 3ième point : quand
on a compris plein de choses comme cela, qu’est-ce qu’on en fait ? Il ne suffit pas de
vo vouloir transmettre, il faut encore qu’en face il y ait quelqu‘un qui ait envie d’apprendre.
Quand on dit ‘Ni Dieu ni maîtres’ on nie la transmission.
D : Décalages, entre le monde des banlieues par exemple et le monde où on est là, ce qui
se passe en Inde avec les îlots de prospérité, la misère autour… S’inscrire dans des
‘liens’ entre des mondes différents. Comment créer des liens là où il n’y en a plus ?
Comment on peut aller là, comment faire le lien : est-ce que ce ne serait pas utile qu’il
y ait des lieux de parole (il y a eu l’Eglise, il y a eu l’Ecole…) ?
Qu Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Pas une synthèse. Le monde est complexe. Ce sont
de des facettes de complexité qui ont été énoncées par chacun d’entre nous. Nous, la
co complexité du monde, on l’aborde par ces facettes-là. Essayer de construire un truc à
fa facettes, comment on peut faire une architecture commune. Cela nous plonge dans une
co conception dont on n’a pas forcément l’habitude…