Leurs combats

Illustration pour le mensuel Le Ravi (n°102 - décembre 2012)

Ce dessin illustrait un article sur la Convention Identitaire, accueillie à Orange les 3 et 4 novembre 2012, avec en toile de fond la recomposition des partis et groupuscules d'extrême-droite.

Tout le monde n'ayant pas le privilège de fréquenter des néo-fascistes au quotidien, vous trouverez ci-dessous la signification de chaque sigle :

- le brassard du bras droit : sigle du Mouvement National-Bolchévique Français (MNBF ou Nazbol), qui dénonce pêle-mêle le " développement hégémonique et irréfléchi du capitalisme ", un " démocratisme déficient ", le consumérisme, " l'assistanat de masse " et prône le retour de la Nation, autour de critères d'ordre " anthropologique, politique, culturel et religieux ". Sa base idéologique : " Le Mouvement détruira le pouvoir du capital, des fonctionnaires et des groupuscules éthnocriminels. Sur les idéaux de virilité, de collectivisme et de fidélité sera construite une société nouvelle par principe. Le Nazbol, élevé en homme nouveau ". Un homme nouveau qui rappelle étrangement les années 1930-1940.

- au bras gauche: le logo de la Ligue du Sud, parti politique de Jacques Bompard (ex-FN), qui porte son nom en référence à la Ligue du Nord italienne. Sa devise annonce la couleur : " Identité, Efficacité, Sécurité ". La Ligue du Sud, qui propose sur son site des explications géopolitiques limpides : " le terrorisme est le résultat de l'exacerbation du communautarisme, qui est lui-même une conséquence directe de l'immigration massive ". Des propos qui apparemment convainquent dans son fief d'Orange, où Bompard a été élu député et maire.

- sur le t-shirt : logo du Bloc Identitaire (BI), parti politique qui figurait sur la liste de la Ligue du Sud aux régionales de 2010, qui affirme lutter contre " l'islamisation de notre société mais également l'immigration extra-européenne ", dénonce " les socialistes et les communistes[...] suppôts cosmopolites de l'immigration ", " le règne du capital fou et de sa spéculation financière éhontée ". Plus qu'un parti politique, le BI s'inscrit dans une démarche de refonte de la société, voire de la " civilisation ", selon son lexique. Le Bloc Identitaire soutient des initiatives du type distribution d'une " soupe identitaire " aux sans-abris, contenant expressément du porc, ou encore la participation au collectif Expulsion Sans Frontières, qui vise à " soutenir toutes les actions, toutes les procédures, toutes les enquêtes, permettant d'expulser un immigré clandestin " en s'opposant au Réseau Education Sans Frontières, dont il cherche la dissolution et la condamnation des membres . Son slogan : " ils sont entrés malgré nous, ils partiront grâce à vous ! " Le BI a lancé NovoPress, une agence de presse à son service, qui relaie des informations " indépendantes ", donc toujours faussées idéologiquement.

- sur le blouson : Génération Identitaire, émanation du Bloc Identitaire composé de jeunes qui savent manier les outils de communication et les réseaux sociaux. Ils ont récemment fait parler d'eux lors de l'occupation d'un lieu de culte musulman à Poitiers, en faisant ouvertement référence à la bataille de 732. Ils s'autodéfinissent comme une " communauté de combat qui rassemble des garçons et des filles à travers toute l'Europe francophone ". Dans une tirade laborieuse, Génération Identitaire se dresse " face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l'uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l'immigration massive, face à une Ecole qui nous cache l'histoire de notre peuple pour nous empêcher de l'aimer, face à un prétendu vivre-ensemble qui vire au cauchemar ". Tout un programme.