Dimanche dernier, le métro de Londres prenait des airs de « Retour vers le futur ».Ce n’était pas des trains modernes qu’on pouvait apercevoir sur la ligne Hammersmith and City Line, mais un train à vapeur, sorti spécialement pour l’occasion. En 1863, les Anglais construisaient le premier métro du monde, facilitant ainsi le trajet de plusieurs milliers de londoniens.C’est donc avec fierté que les anglais célèbrent l’un des évènements majeurs de l’histoire.Mais si les britanniques sont pionniers dans les transports en commun, aujourd’hui la ville est loin d’être un exemple en terme de service et de tarifs.
Le transport le plus cher d’Europe
Comme tous les ans au mois de janvier, Tfl, la ratp anglaise a envoyé un e-mail à ses milions passagers pour les informer d’une nouvelle augmentation tarifaire de leurs services. Cette année, le prix du métro a augmenté de 4,7%. Les londoniens râlent mais ils savent que ce n’est rien comparé aux années précédentes où il fallait rajouter au moins 8% de plus.
Résultat, pour une carte de métro d’un mois en zone1 et 2,comptez £116,80 soit près de 140 euros, le double des tarifs imposés en Ile de France. Une situation qui ne s’arrange pas, notamment si comme une bonne majorité des londoniens, on a le « malheur » d’habiter au delà de la zone 2. Les tarifs peuvent donc monter jusqu’à 200 ou 300 euros si vous habitez en zone 5, 6 ou 7 et que vous travaillez en zone 1 ou 2.
Des explications bidons
Alors bien sûr, on nous dit que pour faire des économies, il faut prendre le bus ou le tram mais on oublie de vous dire que ces moyens de transports rallongent votre trajet d’au moins 30 minutes. La plupart des entreprises rechignent à vous payer une partie des frais de transports, mais certaines vous offrent une super alternative : le vélo.Youpiiii. C’est économique et bon pour la santé qu’on nous dit. Mais on oublie aussi de vous dire que les anglais conduisent parfois comme des dingues, et que l’année précédente plus d’un millier de cyclistes en ont payé le prix.
Face à cette situation, certains londoniens tentent de faire bouger les choses. Au début du mois, une manifestation était organisée. Seulement voilà, l’esprit de révolte n’est pas ancré dans la culture anglaise. Devant le ministère des transports, il n’était donc qu’une petite trentaine de « révoltés » à brandir leurs panneaux pour faire changer les choses. Mais sans succès. Bien sûr, on a eu droit à une page dans les infos sur le mécontentement des londoniens face à la hausse des prix, mais sans grande conviction. Et quand on tente d’obtenir des explications, on nous dit que c’est pour financer les 174 000 sièges supplémentaires. Bizarrement chaque année, il y a toujours une excuse : en 2009, c’était pour financer les travaux, puis les JO. Il y a toujours quelque chose à financer.
Une qualité de service médiocre
Avec des tarifs pareils, on s’attend à une qualité de service exceptionnelle mais il n’en est rien. Retards, annulations, voire fermeture totale de stations de métro c’est le quotidien du londonien. De sorte que pour minimiser la colère des voyageurs, le Métro londonien a mis en place un service de pointe pour informer les passagers. Avant chaque trajet, il est donc conseillé de se rendre sur le site de tfl pour vérifier le bon fonctionnement de sa ligne. Et quand bien même si tout va bien à ce moment là, rien ne garantit qu’une congestion à réguler de 15 minutes, ou la suspension inattendue d’une ligne ne fassent surface.
Pour être à l’heure, il n’y a pas de choix : sortir en avance, habiter près de son lieu de travail ou avoir un patron sympa et compréhensif.
Seul point positif tout de même : le métro londonien est propre et sûr. Vous pourrez ainsi sortir sans crainte votre tablette iPad , le temps de votre trajet. La CCTV sera là pour vous protéger.