Magazine Humeur

Marathonienne

Publié le 20 janvier 2013 par Lafeedulac

Tout a commencé je ne sais pas trop comment, en fait. Mais je me suis retrouvée inscrite au Marathon d’Athènes avec le Macho, le 11 novembre. Sachant que je n’avais jamais couru de marathon. Ni de semi. Ni de 10 km. Rien, quoi. Et que si je suis capable de marcher 40 km comme je te l’ai déjà dit et , et même plus (je te raconterai plus tard), là il s’agissait quand même d’être dans les délais. 8 heures maxi.

Le vendredi 9, on se rend donc au Zappéion d’Athènes pour retirer nos dossards. Je vais pas te mentir, si à ce moment-là on m’avait dit qu’il y avait une erreur et que je ne pouvais pas participer ou que le marathon était finalement annulé, je me serais plutôt sentie soulagée. Ouais, je commençais à avoir la pression et à me dire que j’y arriverais pas… Parce qu’en réalité, en s’y prenant 2 mois à l’avance je n’ai pas vraiment pris le temps de m’entrainer. Et je dis ça pour ne pas dire que je n’étais pas préparée du tout. Alors que j’ai vu des personnes de mon entourage s’entrainer pendant des mois avant ce type de course, et prendre la peine d’équilibrer leur alimentation, et d’investir dans un équipement correct, tout ce que je n’ai pas fait. J’ai même oublié ma casquette, et je ne m’en suis rendue compte que le matin du départ.

Le jour J, il fallait être au départ du bus pour Marathon entre 5h30 et 6h30. Et à l’hôtel, le petit déj’ était exceptionnellement servi entre 4h30 et 5h15 pour les coureurs. Déjà, ça obligeait à se lever tôt. Beaucoup trop tôt à mon goût, mais y’en a qui étaient tellement à fond qu’ils avaient déjà le dossard et tout. Et à marcher jusqu’au départ du bus, avant de pouvoir s’endormir dedans durant le trajet (presque 1 heure). 

Une fois sur le lieu du départ, le stade de Marathon, on avait encore du temps à tuer. Certains se préparaient avec sérieux : échauffements, équipement, concentration, application de crèmes anti-échauffement, de vaseline (pour éviter les irritations causées par les frottements des vêtements). Moi, j’étais juste là à me demander pourquoi. Oui, pourquoi ? A ce jour je n’ai toujours pas de réponse.

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Puis, vint le moment de prendre place dans notre block de départ. Et là j’aurais vraiment donné n’importe quoi pour être ailleurs. En train de me faire arracher une dent par exemple, ou mieux de dormir tranquillement à l’hôtel. Mais il a bien fallu y aller.

J’aime autant te dire tout de suite, je n’ai pas couru tout le long. J’ai alterné trottinement et marche rapide. Bien sûr, le Macho est resté à mes côtés, malgré mes tentatives pour qu’il trace devant. Il a dû penser que s’il me laissait je n’arriverais pas à finir (et il a surement eu raison). Mais ça ne l’a pas empêché de me râler dessus tout le long. Parce que je m’arrêtais aux ravitaillements, par exemple. Apparemment, sur un marathon tu ne dois pas t’arrêter et donc tu bois en courant. Pratique. Parce qu’à partir de la moitié du parcours à peu près, j’ai commencé à avoir besoin de m’arrêter pour pisser tous les 3 km environ. Parce que tu peux pas pisser en courant mais si c’était possible, il m’aurait obligée à le faire, sois en certaine.

Une fois passés les deux ou trois premiers kilomètres, j’ai alterné les périodes de découragement total, genre quand tu réalises que les premiers sont arrivés alors que t’as fait que 12 kilomètres, et les périodes d’absence où tu mets un pied devant l’autre mécaniquement en ayant l’impression de n’être que douleur. Ouais, j’avais mal partout. C’est là que le Macho me pose THE question :

- Ca va ? 

- Bien sûr que non, ça va pas ! J’ai mal aux jambes, aux épaules, aux cuisses, aux hanches, au ventre, j’ai même mal au cul !

- Ah ben t’es fatiguée, c’est normal. Tout le monde a mal.

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, plus on se rapproche de l’arrivée plus ça semble long et plus c’est difficile. Surtout qu’il était hors de question pour le Macho de s’approcher de l’arrivée et de franchir la ligne en marchant, j’ai donc mis mes dernières forces dans les deux derniers kilomètres… 6h30 après être partie (oui c'est un temps pourri, vraiment).

 

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Evidemment, au bout de 6h30, il y a moins de monde dans les tribunes du stade d'arrivée.

J’ai cru que jamais je pourrais reprendre mon souffle après avoir franchi la ligne, j’avais les larmes qui coulaient toutes seules sur mes joues en pensant à mes petits loulous… Mais il fallait que j’aille chercher ma médaille, j’avais quand même pas fait tout ça pour rien et je savais  qu’une médaille ça impressionnerait grave mes enfants.

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Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’à partir de ce moment-là, et pendant les quatre jours qui ont suivi, chaque mouvement était un effort surhumain. Marcher. S’assoir. Se relever. Monter un trottoir. Descendre un trottoir. Et l’inconvénient des vacances avec le Macho c’est que le lendemain, il prévoit précisément l’ascension de l’un des points culminants de la ville. Et pas en téléphérique. Parait que marcher ça draine.

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La colline du Lycabette


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