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David Gilmour : L’École des films

Publié le 13 janvier 2013 par Manouane @manouane
David Gilmour : L’École des films

La relation père-fils n’est pas chose des plus aisées, et nombreux sont les livres qui abordent ce sujet, que ce soit sous la forme d’essais en psycho-pop ou de récits. Si le premier type de livre attire peu mon attention, il en va tout autrement pour le second. Car le récit permet, entre autres éléments, de présenter des idées sans devoir élaborer une méthodologie stricte ou viser une forme d’exhaustivité, deux critères souvent nécessaires dans un essai. C’est ainsi que je suis tombé, lors d’une de mes fréquentes visites dans une bouquinerie, sur le récit de David Gilmour (l’écrivain, pas le guitariste de Pink Floyd) intitulé L’École des films (Leméac, 2010).

Dans ce livre, David Gilmour raconte la relation qu’il développe avec son fils adolescent alors que ce dernier décide de ne plus aller à l’école. Si le père consent au désir de son fils, il exige, en contrepartie, qu’ensemble ils regardent trois films par semaine et en discutent.

Le récit est magnifique car les deux individus traversent une période difficile, le père ayant perdu son emploi – il animait une émission de télévision à la CBC – et le fils tentant de traverser la période de remise en question de l’adolescence. Grand connaisseur du 7e art – David Gilmour a longtemps été critique de cinéma – le père se fait un devoir de présenter à son fils les grands et moins grands classiques du cinéma et de lui en faire une analyse critique. Et c’est ainsi que, pendant trois ans, les deux vivront autour du petit écran des moments uniques où chacun viendra, à sa manière, aider l’autre à trouver des réponses afin de traverser cette période trouble.

David Gilmour signe un récit aussi touchant que personnel. Tout au long du récit, il est remarquable de constater comment l’auteur se positionne dans son rôle de père. Il refuse de franchir certaines limites, ce qui aurait pour conséquence de le positionner comme un ami plutôt qu’un père, et, ainsi, de dénaturer sa relation avec son fils.

Un livre qui fait découvrir un modèle paternel tout en permettant d’enrichir sa culture du cinéma. Délicieux.


David Gilmour
L’ÉCOLE DES FILMS
Leméac, Montréal, 2010, 221 pages


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