Ce qui saute aux yeux, après, c'est que fraternité et solidarité sont peut-être bien les deux versants d'une même logique. A condition qu'ils ne soient pas considérés comme un droit ou comme un devoir. Mais plutôt comme quelque chose qui relève du naturel. Du bon sens.
Un naturel certes mal embouché par les temps qui courent mais un naturel quand même.
Lorsque l'on dépoussière y compris jusque dans les croyances les plus millénaires, on note en effet que ces valeurs ont de l'avenir pour peu qu'on cesse de les salir, de les corrompre, de les vider de leur substance.
Ils sont jeunes, ils sont une dizaine, ils sont saisonniers et ils partagent en colocation un même habitat. Peu à peu naissent entre eux ce lien invisible qui ne fait pas soulever les montagnes mais qui aide à les gravir, et parfois, à en encaisser les glissements de terrain. La preuve qu'on oublie : ils avaient l'impression de découvrir cette humanité chez les autres, puis en décelaient des traces en eux.
Voilà en tout cas un reportage dont on peut de prime abord se gausser du côté racoleur et dont pour ma part, au final, j'ai préféré noter les interstices. Cette solidarité, cette fraternité qui s'installent. Avec évidence. Deux faces d'une même médaille.