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J'ai longtemps pensé qu'un couple était un canoë à deux places. Pas forcément côte à côte d'ailleurs. L'un devant, l'autre derrière. Assis. A genoux.
L'on s'y installe un jour, et l'on navigue.
Avec le temps, je crois qu'un couple, ce sont en réalité, deux canoës de une place. Ils s'arriment à un moment, l'un à l'autre, l'autre à l'un, et l'on navigue. Au début, c'est fascinant. Facile. A croire que l'on est né dans un canoé une place pour piloter deux canoés assemblés. Cela confine presque de l'ivresse, cette embarcation à deux comme une seule. Par la suite, c'est plus complexe. Les écueils ne manquent pas. Il s'agit tout à la fois de maintenir  les deux canoës pour qu'ils gardent le même cap. Et y aller de la pagaie pour ne lâcher ni son cap, ni celui de l'autre, ni celui des deux.Certains, parfois, n'y parviennent pas. Les canoës se mettent alors à dériver quelques temps, chacun filant de son côté. Ou pas. D'autres, à l'inverse, réussissent à tenir debout. A maintenir l'ensemble. Quels que soient les cours d'eau. Car il y a a de tout : du ruisseau, de la rivière, du torrent, du lac. Parfois de la cascade. Des fois du souterrain. Tout traverser est un art. D'expérience, je peux juste signaler que le plus difficile, c'est de naviguer en mère.