Corto Maltese T1, la ballade de la mer salée

Publié le 21 janvier 2013 par 7bd @7BD
Titre : Corto Maltese - La Ballade de la Mer Salée
Auteur : Hugo Pratt
Année : 1988
Editeur : Casterman
Le nom de Corto Maltese, capitaine de la marine marchande britannique aux airs de dandy, est aujourd’hui marqué dans les mémoires de tous les bédéistes accomplis. Un brin anarchiste, un tantinet libertaire et assoiffé d’aventure, Corto, sorte d’anti-héro, détestable et admirable à la fois, vit, dans La Ballade De La Mer Salée, tantôt naufrages, tantôt trahisons. Son aventure, qui révèle, plus le récit avance, tout l’égocentrisme et l’égoïsme de ce personnage individualiste, est riche d’histoires d’amour tumultueuses, d’exotisme, de voyage, surtout d’interrogations et de questionnements, portés par le doux clapotis des vagues, arrière plan de cette formidable épopée, dans un cadre 1910-1920 tout à fait plaisant et propice à cette échappée.

Si Hugo Pratt est parfois contesté, il n’en reste à mon sens pas moins l’un des auteurs les plus importants de la Bande Dessinée, tant du point de vue graphique que scénaristique. C’est d’abord par son trait que Pratt a su s’imposer comme l’incarnation de la modernité et de l’excellence jumelées. Son trait pur et qui fourmille néanmoins de mille détails offre aux lecteurs une relation toute particulière avec les personnages, qui prennent vie devant leurs yeux. Vif et précis, son pinceau court pour tracer ces lignes fortes et caractéristiques qui ont fait toute la grandeur d’Hugo Pratt. C’est aussi dans ses cadrages originaux, quasi cinématographiques, que réside le génie de l’auteur. Totalement immergés dans l’histoire, les lecteurs se sentent alors bien plus que spectateurs dans ce récit. Cela est tout autant dû à la grande capacité de Pratt de se faire conteur d’histoire, tel un marin qui nous fait part de sa dernière odyssée et qui, en les incertitudes de Corto Maltese, nous livre son propre désarroi. Un chef-d’œuvre précieux et riche d’évasion.
Soakette.