Nicolas Verdan décroche le Prix du roman des Romands. Après le prix des auditeurs de la RTS et le Prix Schiller 2012, Le patient du Dr Hirschfeld est plébiscité par le jeune jury.
Ils étaient trois (Jean-François Haas, Quentin Mouron et Nicolas Verdan) à l'arrivée de la 4e édition du Prix du roman des Romands, et c'est à Nicolas Verdan, pour Le patient du Docteur Hirschfeld, paru chez Bernard Campiche en 2011, qu'à été décerné hier soir ce qu'on peut dire l'équivalent romand du Goncourt des lycéens, au théâtre Nuithonie de Villard-sur-Glâne. La cérémonie marquait le terme d'une belle aventure commune, tant pour les 8 auteurs sélectionnés au départ que pour les 650 gymnasiens de 13 établissements appelés à lire, rencontrer les écrivains, débattre des qualités respectives des ouvrages et désigner leur préféré. Dans le trio final, deux autres livres restaient en lice avec celui du Vaudois: le premier roman du jeune Quentin Mouron, Au point d'effusion des égouts, épique évocation d'une traversée des Etats-Unis qui fit figure de révélation à sa parution chez Olivier Morattel, et Le chemin sauvage de Jean-François Haas, paru au Seuil et rappelant le sort parfois tragique des enfants "placés", en l'occurrence en Gruyère. Quant au roman couronné, il documente, avec des allers-retours entre le Berlin des années 30 et l'actuel Israël, via la Suisse, la persécution des homosexuels sous le IIIe Reich à partir de l'extravagante figure du sexologue Magnus Hirschfeld dont l'institut et les archives furent brûlés en 1933 par les nazis.
Ancien rédacteur en chef adjoint à 24Heures et journaliste chevronné, notre confrère a de quoi se féliciter d'avoir choisi la voie difficile de l'écrivain libre. De fait, après une belle entrée en littérature, en 2005, avec un roman qui reste à nos yeux son meilleur, intitulé Le Rendez-vous de Thessalonique, récompensé par le Prix Bibliomedia, l'écrivain vaudois a cumulé les lauriers avec Le Patient du Docteur Hirschfeld, réédité en poche après un beau succès de librairie. Comme dans Chromosome 68, évoquant les héritiers désemparés des soixante-huitards, autant que dans son excellente Saga Le Corbusier, où il donne la parole au génial architecte, Nicolas Verdan revisite l'histoire contemporaine à la lumière de la fiction. Cela lui vaut, avec 15.000 francs sous enveloppe, la reconnaissance des jeunes lecteurs...
Nicolas Verdan. Le Patient du Docteur Hirschfeld. Campoche.