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L’attrape-Cœurs (the catcher in the rye)

Publié le 23 janvier 2013 par Willb77

L’attrape-Cœurs (the catcher in the rye)

N’allez pas chercher de la grande littérature dans ce roman de 253 pages.
N’allez pas non-plus vous mettre en quête de fantastique ou de faits imaginaires.

Il n’y en a point.

Le scénario est des plus banals. Pas d’intrigue, pas de meurtres prémédités.
Vous n’y trouverez d’ailleurs pas non-plus d’adultères ou de scènes sulfureuses.

En fait, ce roman s’inscrit dans la vie telle que nous pouvons la vivre ou telle que nous l’avons vécu.

Il décrit l’adolescence et les atermoiements que cette période provoque.
Une adolescence pure et en même temps complexe. Une zone de turbulence où les valeurs de l’enfance affrontent les nécessités et devoirs de la maturité.

Perdu, il l’est sûrement car ses idéaux éclatent à ses yeux et disparaissent peu à peu.
Holden Caulfield est dégoutté par ce (et ceux) qui l’entoure(nt). Il refuse de se soustraire à la notion de devoirs qu’implique son existence d’étudiant.

Ainsi, il nous raconte qu’il s’est fait maintes fois renvoyé de ses collèges successifs. Il est incapable d’exceller ou simplement d’assurer le minimum d’efforts dans des matières trop strictes et encore une fois symboles de règles et de méthodes telles que les mathématiques ou les sciences. En revanche, la littérature le passionne car c’est le seul moyen pour lui de s’extraire d’une réalité où il n’est pas baraqué, ou il n’ose pas aborder les filles avec l’aisance que peuvent avoir les cadors qui le cernent. Complexé, il l’est certainement. C’est ce complexe (marrant les 2 sens) qui le pousse à se marginaliser.

Ce décalage qu’il ressent lui laisse les émotions à fleur de peau et il n’est pas rare qu’il fonde en larme face à des situations qui l’ébranlent d’un trop plein de bonheur  ou de tristesse. A en suffoquer.

Finalement, nous voilà devant une description splendide et précise de l’adolescence.

N’avons-nous pas connu le déchirement de cette découverte d’un monde aux antipodes de tout ce qu’on nous avait promis ? Violence, vénalité, injustice, méchanceté gratuite voire cruauté.
Ne nous sommes nous pas retrouvé acculé face à un parterre d’adultes aux regards sévères afin de clamer ce que nous voulions être, nonobstant les conseils répétés de nos parents ?
Devenir un homme ou une femme, n’est-ce pas renier un tableau édulcoré et expressionniste au profit d’un dessin au fusain agressif et criant de vérité ?
Parmi les autres thèmes sous jacents abordés dans ce récit, on y retrouve une critique acérée d’un système éducatif rigide et incapable de s’adapter à des cas particuliers favorisant l’exclusion et l’échec scolaire. Etonnant, pour un écrit qui date de 1945.

Ah oui, dernière chose : la trame se situe à quelques jours de Noël. Cette date agit comme une lentille grossissante et exacerbe les émotions du narrateur.  J’ai écrit un billet à ce sujet

Conclusion :
Les proses les plus simples étant les meilleures, ce roman de J.D. Salinger est un chef d’œuvre de la littérature. Point. Pour le commander, cliquez ici.

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