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« Le vert de gris des jours,
Et les pierres où jouait tout notre temps promis. »
Diptyque photographique, G.AdC
[J’AI BESOIN D’ALLER SEULE]
J’ai besoin d’aller seule,
Très loin, contre mon gré,
Disons que j’ai besoin de me fixer mes heures,
Et de m’y succéder.
Un très grand laps d’amour fait qu’au lieu d’oublier,
On récidive un crime,
On s’ajoute à des blés,
On se reprend d’odeurs, on se fouille,
Presque l’on s’incrimine
D’avoir pu préférer les berges de l’été,
La rouille, et puis la mousse,
Le vert de gris des jours,
Et les pierres où jouait tout notre temps promis.
Je voudrais dessiner pour moi ce compromis,
Le lin, le chèvrefeuille,
Le sable,
Et puis pouvoir
N’emporter que le lierre.
Françoise Delcarte, Sables, Éditions Seghers, 1969 (édition originale), page 20.
FRANÇOISE DELCARTE
■ Françoise Delcarte
sur Terres de femmes ▼
→ [Peut-être, le visage se souvient-il encore] (poème extrait d’Infinitif)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Chroniques Asynchrones) « Le contrepoint organique de Françoise Delcarte », par Françoise Noël
→ (sur LaFreniere&poesie) une note sur Levée d’un corps d’oubli sur un corps de mémoire de Françoise Delcarte (+ extraits)
→ (sur Orbi, Université de Liège) Préface à Infinitif, suivi de Sables, de Françoise Delcarte, par Gérald Purnelle, éditions du Taillis Pré, 2001 [PDF]
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