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Publié le 23 janvier 2013 par Didier54 @Partages
Le matin, lorsque c'est l'hiver, qu'il y a de la neige ou du verglas, lorsque je m'apprête à monter dans ma voiture pour me rendre sur mon lieu de travail, je sens dans le dos couler la sueur invisible de l'appréhension. C'est un fiel qui crispe les bras et les jambes. Une vigilance accrue. A l'usage, je me rends compte que ce n'est pas de la route, dont j'ai peur. Ni de ma conduite. Ni de ma voiture. Une bonne compagne, celle-là. Non. A l'usage, je me rends compte que c'est de mes congénères dont j'ai la trouille. Je crains leurs réactions. Leurs mauvais réflexes. Que ça patine ici, que ça dérape là. Surtout quand on les voit gesticuler en parlant avec leurs mains libres. Ou lorsqu'une main tient un téléphone.
La vie en société aujourd'hui ressemble bigrement à ces conditions routières.
L'on craint davantage les autres que soi-même ; l'on redoute leur conduite.
Comme si nous n'étions plus qu'à l'ère des effets collatéraux.