Pékin, c'est loin. Lhassa aussi. Sans vouloir atténuer la valeur du combat des Tibétains pour leur liberté, et surtout, leur droit à pratiquer librement leur religion -et accessoirement, à exploiter eux-même les richesses considérables que renferme leur sol, je dois avouer que le combat des militants pro-Tibet, s'il est honorable, ne m'interpelle que moyennement.
Oui, je suis un vilain égoïste qui pense d'abord à son pouvoir d'achat. Bouh, vilain pas beau Maldoror.
Ceci étant dit, et après ce coming-out décomplexé, je dois dire que ce qui m'a énormément choqué, dans les images de la traversée de Paris de la flamme olympique, ce ne sont pas les Chinois expatriés en France, qui colportaient sagement le discours de leur dictateur de président : "il ne faut pas mélanger la politique et le sport".
Ce qui m'a choqué, c'est la collaboration des autorités Françaises avec les autorités Chinoises. Oui, collaboration. Comme la France collaborait en 40 avec les autorités allemandes, elle a collaboré hier avec les autorités Chinoises.
Voici ce qu'est devenu notre pays, sous l'inflexion donnée et voulue par Nicolas Sarkozy : un pays de collaborateurs. Nous recevons Khadafi, dont je n'ai pas envie de respecter l'orthographe du nom propre ; nous traitons avec Idriss Deby ; Nous pactisons avec le diable, tout en se montrant incapables de sauver une femme détenue par quelques guerilleros dans une jungle.
Les CRS qui matraquent la presse et les manifestants, qui arrachent les drapeaux. Les Chinois qui dirigent toute l'opération. Ce sont eux qui prennent toutes les décisions. Hier, Paris était occupée par la Chine, et les autorités Françaises, Michèle Alliot-Marie en tête, collaboraient. Elles se dédouanent ce matin, affirmant que la flamme olympique était sous la responsabilité de l'ambassade de Chine.
Collaborons, mes frères. Peut-être cela sera-t-il bon pour mon pouvoir d'achat ?