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Ces défilés prennent désormais l’allure d’un rituel collectif: de quoi nous mettre la puce à l’oreille sur la dimension inconsciente de cette réforme. Une réforme dont la nature strictement civile se trouve parasitée sinon complètement occultée dans sa portée par l’interférence massive, systématique et scrupuleuse des monothéismes religieux et de leurs adeptes. Tout comme ce projet semble susciter de la part de ceux et celles qui le réclament une signifiance psychologique nettement supérieure à sa réelle valeur. Notre suspicion sur les enjeux dissimulés et tus, inhérents à cette proposition, s’en trouve donc renforcée.
Inutile de maintenir le suspens plus longtemps. Autant d’acharnement "obsessionnel", les uns pour s’y opposer, les autres pour l’obtenir, sur le "mariage pour tous" l’atteste: c’est bien de sexualité dont il est question. Un entêtement destiné à exprimer, nous rappelle Freud dans "Actes obsédants et exercices religieux" (Freud, 1907) des "mobiles et des représentations inconscientes" dont l’étiologie sexuelle n'est plus à démontrer. Après deux mille ans, et malgré les progrès de la science censés promouvoir le "désenchantement" du monde, la concession de saint Paul – "Toutefois, pour éviter tout dérèglement, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari" (Cor, 1, 7) – pèse toujours sur le sentiment de culpabilité lié à l’orgasme physique. Sentiment issu "d’une tentation qui ne s’éteint jamais", dit Freud: celle du "dérèglement" induit par la libido sexualis au-delà du cadre de la procréation. "Le cérémonial du mariage vise à permettre au dévot la jouissance sexuelle", en apaisant sa crainte des châtiments divins, affirme le fondateur de la psychanalyse.
Voici ce que les manifestants du 13 janvier dernier disent, sans le verbaliser: il nous a fallu deux mille ans pour réunir et pacifier dans nos têtes et dans nos corps le plaisir instinctif et l’idée du "forfait" coupable qui lui est étroitement associée. Non sans ratage comme la clinique nous le montre au quotidien, preuve que le mécanisme pourrait être repensé. Pas question, ajoutent-ils, de l’abandonner – au risque de raviver la souffrance de la déliaison – à ceux et à celles d’en face qui exigent, si l’on ose dire, "leur part du gâteau", croyant sans doute que les hétérosexuels s’en sortent mieux: une douce illusion puisqu'en 2011, un mariage sur deux s'est terminé par un divorce (voir notre édito à ce sujet).
Un gâteau empoisonné dont l’absorption confirmera leur inscription dans cette "angoisse expectante" du malheur corrélée à leur ambition de vivre leur désir. Ils feraient mieux de laisser leurs contradicteurs à leur refoulement défensif et de concentrer leurs efforts psychiques sur la recherche d’un autre antidote à leur besoin légitime de reconnaissance.
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