Contenu Web #1 : L’enjeu donne la direction

Publié le 28 janvier 2013 par Ecribouille @Ecribouille


Voilà bien un sujet auquel j’ai peu osé m’attaquer, la fameuse histoire de comment écrire pour le Web. Beaucoup s’y sont attelé et avec succès donnant à tout va des bonnes pratiques bien entendu largement valables. Aujourd’hui, ce n’est pas vraiment un article de choses à faire absolument – en réalité il y en aura 7 – , mais il s’agit plutôt d’un retour d’expérience d’utilisateur gentil (moi-même) et de déductions peu objectives.

Vision d’ensemble

Quand on se lance dans un article ou un contenu en général, il a forcément un objectif. Non, ne me fais pas croire que tu ne blogues que pour ton plaisir, tu as forcément un but. Il y a forcément des choses que tu veux plus ou moins raconter, plus ou moins dire, et il y a aussi l’effort que tu veux bien y mettre. En effort, il y a l’effort temps, l’effort recherche, l’effort réflexion, l’effort écriture… Un contenu est réussi et bien construit s’il remplit son objectif, et non pas s’il est qualitatif pour des critères uniquement quantitatif.

On ne peut pas parier sur le succès d’un billet en se basant sur le nombre de mots, la résolution de ses images ou encore sur le temps qu’on y a passé. En effet, je pense qu’avec toutes les règles pré-établies appris sagement sur les bancs des formations pour la rédaction Web, on oublie beaucoup trop que l’internaute est un internaute pluriel.Tous les profils sont présents, et surtout toutes les humeurs sont possibles. La même personne d’une même CSP peut à la fois apprécier un article long, détaillé et balisé d’intertitre, qu’un autre composé uniquement d’images, ou encore un autre avec une vidéo et 50 mots de description.

De la même manière, quel blogueur n’a pas été étonné de recevoir une si bonne visibilité pour quelque chose qui lui a semblé facile, alors que son dernier billet à la limite du dossier est passé n’a reçu aucun commentaire ? Encore une fois, ne jugeons pas à la quantité. Pour un billet vite fait, il y aura peut-être plus de lecteurs et plus de commentaires sur une thématique grand public parlant d’objets de consommation, mais sur un billet plus long, il y a sûrement moins de retour mais ceux qui sont restés ont lu jusqu’au bout et reviendront sûrement.

Une esquisse de typologie d’enjeux

L’enjeu, voilà un terme que j’ai énormément utilisé lors de mes dissertations en fac de lettres modernes. Une fois que tu as pris 7 pages à décrire le comment de la chose, il faut bien que tout cela serve à quelque chose.

Oh c’est beau !

J’appelle cela le billet spectaculaire. Très bien exploité par les blogs aux contenus majoritairement visuels, cette manière de faire est très efficace. Pour faire simple, il faut en mettre plein la vue avec des images et si possible de grandes images à la résolution optimisée et au pixel indécelable.

La présence de texte est un plus, mais globalement il n’y a pas tant de personnes que cela qui les lisent. Et ce n’est pas très grave. On nous vend du rêve avec des photographies et de belles images, alors autant les apprécier pour ce qu’elles sont. Et c’est tellement beau, que je vais pouvoir le partager à tout mon réseau !

Temps de lecture : 120 secondes au maximum
Taux de partage : 85 % (au doigt levé)
Nature des commentaires : ♥ Magnifique ♥

Oh c’est intéressant !

Voilà le billet dossier. Celui qui est tellement long qu’on se demande s’il ne vaut pas mieux le découper en plusieurs épisodes. On essaie de dire des choses intelligentes ou qui du moins seront perçues comme telles. Ce n’est pas forcément évident car il est bien facile de tourner en rond pour au final poindre 2000 mots qu’on aurait pu résumer en 200.
Avec quelques astuces rédactionnelles, il est possible de garder l’attention du lecteur jusque la fin en lui apprenant peut-être quelque chose, ou en lui donnant une idée lumineuse qu’il pourra ensuite partager en commentaire.
Ce type de billet ne reçoit pas toujours le succès qu’il peut mériter, néanmoins les quelques retours sont souvent qualitatif et un lectorat fidélisé peut aider à pousser l’ensemble. Enfin, c’est surtout le billet qui amènera du trafic sur le long terme, car souvent il n’est pas que l’effet d’une humeur mais bel et bien d’une volonté de poser des idées un peu réfléchies.

Temps de lecture : on prie pour qu’il soit le plus long possible
Taux de partage : égal au nombre de gens qui ont réussi à tenir jusqu’au bout
Nature des commentaires : argumentaires ou extrêmement fades pour placer un lien en espérant que, parce qu’on connaît l’auteure, elle le laissera

Oh quel con !

C’est l’article polémique. Et des fois, ce n’est même pas fait exprès. L’idée et d’oser un peu trop et de titiller la susceptibilité d’une catégorie de personnes qui va s’identifier dans des remarques à la tournure qui paraît trop critique.
Parfois c’est fait exprès, mais ne commencez pas par « aujourd’hui je dis ce que je pense » au risque d’être assez vite ridiculisé.

Temps de lecture : Maximum
Taux de partage : Immense + des liens retours intéressants
Nature des commentaires : Globalement long, parfois plus long que le billet lui-même

Oh ça me rend service !

Le billet tutorial et bonnes astuces, il est caractérisé par une variation des médias utilisés : textes, visuels, captures d’écran, vidéo, son… Tout y passe pour être le plus pédagogique possible.

Temps de lecture : Maximum
Taux de partage : Au sommet même si le billet est moyen
Nature des commentaires : Remerciements et informations complémentaires

La liste

Si le micro-trottoir est le niveau zéro du journalisme, la liste ou top n est alors le niveau zéro du blogging. Néanmoins, il est extrêmement efficace et il peut rendre grandement service. On est à mi-chemin entre la réponse simple à « je donne au lecteur ce qu’il veut » et la facilité lorsqu’on n’a pas vraiment envie de fouiller au fond d’un sujet. Mais j’exagère un peu.

Temps de lecture : On pioche ce qui nous intéresse
Taux de partage : Maximum
Nature des commentaires : Remerciements et retours d’expérience

Dans l’épisode suivant, nous parlerons à nouveau du titre en complément de ce que j’avais déjà raconté ici.