J’ai une collègue dont le rire est particulier. Une sorte de glougloutement saccadé, assez fort. Son rire porte vraiment.
Elle était dans mon bureau et nous discutions. Cela faisait 3 ou 4 fois que je la faisais rire (que voulez-vous, mon humour est inégalé!)
Sortant de nulle part, les yeux affolés, mais la voix égale, l’Étrange M. se pointe la tête dans mon bureau :
L’Étrange M., d’un ton neutre : Ton rire.
Collègue glougloutante : Quoi?
L’Étrange M. : Il porte beaucoup.
Collègue glougloutante : Ah bon…
L’Étrange M., d’un seul souffle : Ça ne me dérange pas que tu parles, mais chaque fois que tu ris, ça me stresse. J’espère que tu n’es pas fâchée.
Collègue glougloutante : Ah, je m’excuse, je ne voulais pas te déranger.
L’Étrange M. : Je pense que ça va t’aider si je te le dis. Tu devrais arrêter de rire.
Collègue glougloutante et Maman pieuvre, bouches bées : …
L’Étrange M. tourne les talons et retourne à son bureau, sans bruit.
Ma collègue me regarde, un tantinet insultée. Je ris sans bruit.
Collègue glougloutante, à voix basse, sachant que plusieurs personnes s’arrêtent à mon bureau pour me parler : Est-ce qu’elle t’a déjà dit un commentaire de ce genre?
Maman pieuvre, tout bas : Non!
Collègue glougloutante : Ah ben, je le prends très personnel!
Maman pieuvre : Ça a l’air qu’on n’est pas encore assez aux travaux forcés! Pas le droit de rigoler un peu au travail!
Depuis ce jour, quand ma collègue glougloutante passe devant mon bureau, je lui dis qu’elle marche trop fort, qu’elle respire trop ou qu’elle bouge trop d’air, ce qui la fait inévitablement glouglouter près du bureau de L’Étrange M., et chaque fois je mets mon doigt sur mes lèvres pour lui rappeler de ne pas glouglouter trop fort.
Chus méchante!!!!