Selon des informations recueillies par Amnesty International en Égypte, durant le soulèvement, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène, des canons à eau, des fusils de chasse, des balles en caoutchouc et des balles réelles contre les manifestants, alors que ces derniers ne représentaient dans de nombreux cas aucune menace pour elles. Pas un seul haut responsable ou membre des forces de sécurité n’a été reconnu coupable par la justice d’avoir tué ou blessé des manifestants, ni fait l’objet de sanctions appropriées.
"Le président Morsi a rendu hommage à maintes reprises aux personnes mortes pendant la "révolution du 25 janvier", et pourtant, peu de mesures concrètes ont été prises afin que les responsables présumés répondent de leurs actes devant la justice. Dans les faits, deux ans après le soulèvement, les homicides imputés aux forces de sécurité restent impunis. En ne faisant pas le nécessaire pour que les responsables soient punis, le président Morsi n’opère aucune rupture avec ces décennies de violations", a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Des tribunaux égyptiens continuent à acquitter des membres des forces de sécurité, qu’il s’agisse de hauts responsables ou non. Dans certains cas, l’acquittement a été prononcé faute de preuves ou parce que le tribunal a estimé que l’accusé avait exercé son droit à la légitime défense, bien qu’il existe de nombreux éléments attestant que des policiers ont employé une force excessive et meurtrière quand cela n’était pas strictement nécessaire. Le Sommet de l'Union africaine s'est tenu ce week-end à Addis-Abeba, en Éthiopie, sur le thèm...