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Publié le 15 décembre 2012 par Didier54 @Partages
Lui, il est inquiet. Et de réunions en réunions, de point en point, de calage en calage, c'est finalement ce qu'il écoute le mieux, son inquiétude. Il ne la dit pas trop. L'inquiet ne dit pas je m'inquiète. Il dit aux autres ne t'inquiète pas. Il dit ça va bien se passer.
Ce n'est pas pendant les réunions qu'il l'exprime le plus, son inquiétude. Là, au contraire, il aurait plutôt tendance à ne l'esquisser pas. Il la tait. On devrait s'en inquiéter.
Car après, elle revient. En force. En double, en triple, en quadruple.
De point en point. De calage en calage.
Car l'inquiet est ainsi : il a sans cesse besoin de faire le point. Sans cesse besoin de caler des choses. Surtout s'il s'est aménagé un rôle où il ne fait pas. Il coordonne. Et ça l"'inquiète. L'inquiet veut contrôler. Mais ne faisant pas, il ne contrôle pas. Alors il s’immisce. 
Et au fil des échanges, l'on se rend compte pendant qu'on avance que lui n'avance pas.
Qu'il dit et redit les mêmes choses, de la même manière. Qu'il revient sans cesse sur les mêmes choses. Comme si rien ne s'était dit, rien ne s'était passé. Qu'il ralentit à force se faire croire qu'il accélère.
L'inquiet a cette autre capacité : il finit par inquiéter les autres. A les rendre inquiets.
Et à leur tour, comme l'inquiet, ils finissent par n'écouter plus et n'entendre rien.

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