J'étais dans un de ces fameux jours la semaine dernière et en déplacant un carton, je suis retombée sur une "boîte aux souvenirs"… Le truc pourri que tu fais quand tu n'es pas encore prête à tout envoyer valdinguer, qu'une histoire n'aura plus de mémoire parce qu'il n'y a pas d'autre témoin que toi-même et que tu veux garder "une trace".
Forcément le temps faisant super bien son taff, j'ai finis par oublier ces angoisses et l'histoire qui allait avec, jusqu'à ce que je me retrouves en sweat et survêt dans la cave. J'étais sur le point de l'enfourner dans le sac poubelle 100l quand ma main m'a prise de vitesse et a soulevé le couvercle.
Tous ces tickets de ciné, d'opéra, même de métro (pathétique quand même), une robe, une paire de chaussures, une bracelet Tiffany que je croyais perdu, des lettres, des cartes et puis un CD-Rom. J'ai tout jeté sauf le CD-Rom…
Une fois remontée à la maison, j'ai inséré le disque dans l'ordi et les images sont apparues. C'est surprenant de revoir des images du passé (genre, j'ai 75 ans non mais j'te jure!), et un détail qui à l'époque ne t'avais pas frappé, vient te heurter violemment. Cette fille sur les photos, elle n'existe plus!
Cette femme avait le regard d'une naïveté frôlant le ridicule et une telle confiance en elle qu'il lui était tout bonnement impossible de soutenir le regard du photographe… Le niveau quoi!
J'ai sorti les albums photos plus récent, j'ai cherché et je n'ai retrouvé sur aucun cliché "ce" regard, jamais. L'expression est morte en même temps qu'une partie de moi à cette époque.
Je ne suis plus cette femme docile et douce qui cherchait par tous les moyens à plaire. Je ne suis plus cette toute petite chose qui avait besoin du regard de l'autre pour se sécuriser, je n'ai plus eu besoin de sentir une main dans la mienne pour avancer après cette rupture. Je n'ai plus non plus de "grosse" frange massive comme sur les photos ci dessus pour me cacher derrière.
Il y a des histoires qui arrivent sans que tu les espères et qui repartent sans que tu le vois venir, te laissant par terre sur le carrelage de ta cuisine (humm ca sent le vécut pas vrai?^^) mais lorsque tu te relèves, tu sens bien au fond de toi, qu'il y a un truc énorme qui a disparu.
Ce billet est tout décousu en vrai…
J'ai éteins l'ordinateur, jeté le CD-Rom et me suis dirigée vers la bibliothèque d'où j'ai extirpé un livre. Et avant de jeter l'ultime souvenir, j'ai pas pu m'empêcher de prendre une photo. Oh là non pas pour le souvenir!
Parce qu'à l'époque j'avais trouvé ce poème qui m'étais destiné très beau, aujourd'hui il résonne limite comme une insulte...
Bref, je ne suis plus cette femme là.