Les illustrations et leurs commentaires visionnent une réflexion sur " les ruines " ( ce temps qui n'est plus ), selon les époques ... Cela n'aurait-il pas un rapport avec notre vision de l'avenir, et la lecture des signes des temps ...?
Les ruines témoignent de la vanité de toute entreprise, même des œuvres d'art. Rien n'échappe à l'impermanence. Elles traduisent un nouveau sens de l'Histoire, un processus qui n'est plus le temps immobile du moyen-âge. Elles signifient un état de déréliction : les ronces ou divers végétaux y poussent : c'est la décrépitude chère aux maniéristes comme à des peintres du XVIIIe siècle : Marco Ricci, Magnasco ou Canaletto.
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Ce débat sur le mariage, est à mon avis, du fait même de la mobilisation de l'institution ecclésiale, une étape importante dans le catholicisme français... Hier soir, j'entendais sur la chaîne parlementaire Christine Boutin, qui affirme son catholicisme, et engage avec elle toutes les personnes qui se rattachent à cette tradition …
La ruined'une abbaye sert alors une vision empreinte de mysticisme en même temps qu'elle suggère le retour du sentiment religieux.
Ruines d'un cloître, par C.D. Friedrich, 1823. La neige et les troncs d'arbre à contre-jour accentuent l'image macabre déjà proposée par les croix des tombes.
Finalement, elle répond que cela fait plus de quinze vingt ans, qu'elle voit se « dérouler la pelote de la famille »... Elle annonce pour bientôt une catastrophe anthropologique … !
Me vient alors la pensée, que s'affrontent aujourd'hui deux visions, celle d'un passé qui change, et celle d'un futur inconnu... La Parole évangélique : est-elle ce message qui doit mobiliser sur le retour ( ou le maintien) d'une forme de société qui - manifestement - se transforme, ou est-ce cette Parole qui cherche à reconnaître dans un futur en gestation, une avenir d'humanité ?
A mon avis, il y a dans les textes bibliques, et surtout dans le témoignage de vie de la personne même du Christ, un appel à construire le monde de demain, sans nous attacher aux vestiges de celui qui disparaît …
Albrecht Dürerréalisant en 1504 cette Adoration des Magesmontre des bâtisses en ruines qui contrastent avec la promesse d'une ère nouvelle annoncée par Jésus.
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L'Evangile est ( étymologiquement ) une Bonne Nouvelle: l'annonce du Royaume. Il n'est pas une suite de prescriptions morales, mais un appel au discernement; essentiellement parce que le monde bouge... Le Christ, est-il une figure du passé, ou une réalité vivante ? Si c'est une réalité il faut savoir le retrouver dans ce qui est, et non pas dans ce qui n'est plus … Les Evangiles sont l'incarnation d'une vie spirituelle en évolution, en mouvement... Ils ne sont pas la description d'une réalité pour les morts. Les Evangiles s'accomplissent aujourd'hui.
Voici une œuvre de l'américain John Armstrong, Phoenix, (Leeds Museums, 1938). Bien entendu le phénix renaît de ses cendres...
Sources pour les peintures, et leurs commentaires: MAPERO, http://wodka.over-blog.com/