Magazine Humeur

Constat désamiable

Publié le 08 avril 2008 par Didier T.
Et bling, et blang, et hop, un plan d'économie qu'on appelait encore rigueur sous l'ère du deuxième gouvernement Mitterrand (2 t et 2 r, j'ai dû vérifier sur Google, la honte !), un Président ostentatoire, une pauvreté qui ne l'est pas moins. Je bénis et respecte ceux qui arrivent encore à penser à leurs prochaines vacances. J'ai honte du salaire que je gagne, j'ai honte de ce qui me reste à la fin des trente jours (en moyenne) réglementaires. J'ai honte de penser que certains de mes meilleurs copains vivent avec un RMI, alors que je gagne, disons... presque un multiple de dix qu'eux. J'ai honte d'annoncer un salaire objectif plus que correct et de raconter ce soir que je ne peux pas. Je ne peux pas quoi ?
En voici la liste, sans ordre, sans préférence, une simple liste.
  • Planifier mes vacances et le budget qui va avec
  • Croire chaque matin que la gueule de mon compte courant, que j'appelle désormais "compte fuyant", sera enfin positivement positive.
  • Imaginer l'argent que je n'ai pas et que je devrais mettre de côté pour les potentielles études sans but réel de mes deux enfants
  • Arrêter d'angoisser à chaque fois que j'ouvre ma boite aux lettres (celle en bas de l'immeuble, j'entends), de peur d'y trouver une facture non prévue
  • Péter un plomb, une ou deux fois par an, histoire de me lâcher financièrement et de remonter la pente sans inquiétude particulière
  • M'offrir un écran plat de plus de 86 cm de diagonale (donc à peine supérieur à la taille moyenne d'un sexe au repos) et regarder en m'endormant la tête de PPD en plus gros
  • Arrêter de culpabiliser de ne pas assumer d'être financièrement adulte, c'est à dire autonome
  • Arrêter de penser que je n'ai pas les moyens d'avoir le droit d'augmenter des collaborateurs qui le méritent.
  • De ne pas croire que les gouvernements qui vont se succéder vont me donner
    • 1 - le droit au logement
    • 2 - le droit au travail
    • 3 - le droit à l'éducation.
    • 4 - le droit à la santé gratuite
  • Arrêter de penser qu'on est en train de respirer et manger notre propre merde, que le cancer nous guette, et que je suis incapable de proposer de l'air pur à mes enfants.
Cette liste est loin d'être exhaustive, elle est juste le reflet de ce mal-être et de ce sentiment d'injustice qui broie l'estomac à 7h45, quand, dans votre bagnole en train d'être remboursée à tempéraments, vous entendez que l'état, le nôtre va économiser sur ceux qui nourrissaient l'économie jusqu'alors, 7 pauvres milliards, quand un paquet fiscal qui ne préserve que les riches en coûte 15. Vous l'avez voulu ce petit connard imbu et pourri d'arrogance ? En voilà le résultat.
Une France américaine, celle à deux vitesses, celle qui ressemble à un troupeau se serfs au pied du château du seigneur.
En attendant, je n'ai même plus l'énergie de la création, celle qui me faisait oublier mon état de salarié pauvre, comme la plupart d'entre-nous.
Si vous avez d'autres suggestions pour compléter la liste, je les ajouterai avec un bonheur triste, celui qui nous dit tous les matins qu'on devrait ressortir les pavés.
En avons-nous les couilles ? A vous de répondre. Moi, je vais attendre ma prochaine journée d'un labeur privilégié, puique MOI, j'ai un boulot.
Ca fait peur tout ça.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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