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Le cinoche à Jules-Bringing Out The Dead (A tombeau ouvert)

Publié le 01 février 2013 par Jules

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Franck est ambulancier à New York, au bout de cinq ans à arpenter l’enfer urbain de la grosse pomme il commence à disjoncter. Entre les patients qu’il n’arrive plus à sauver, ses insomnies chroniques et l’alcool qu’il ingurgite par litre, sa perception de la réalité vacille quelque peu. Maintenant les fantômes qui peuplent les rues de la mégalopole viennent le hanter.

Quand Martin Scorsese rencontre Paul Schrader dans les années 70’, c’est le coup de foudre. Aussi dérangés l’un que l’autre ils vont ensemble réaliser un des chefs d’œuvres du septième art ; Taxi Driver. Le personnage de Travis Bickle est d’ailleurs en grande partie calqué sur la personnalité de Schrader, De Niro allant même jusqu'à emprunter ces propres habits. Vingt cinq ans après, les deux hommes décident de se retrouver une nouvelle fois pour un film qui peu être considéré comme un « double négatif » de Taxi Driver.

« Sauver une vie c’est comme tomber amoureux. »

Adapté du roman autobiographique de Joe Connelly, Bringing Out The Dead, dont le titre est une référence aux Monty Pythons (rappelez-vous Sacrée Graal) est l’occasion idéale pour Martin et Paul de faire le point. Ce n’est plus De Niro en psychopathe armé qui arpente les rues New Yorkaise, mais Franck (Nicolas Cage dans son meilleur rôle) qui déambule la nuit cherchant à sauver des vies comme un junkie chercherait sa dose. Schrader va réussir à condenser le roman archi touffu de Connelly en concentrant l’intrigue sur trois jours. Si la vision de Scorsese n’est plus la même que celle de Taxi Driver (plus âgé son regard est plus compatissant) New York elle reste une ville toujours aussi monstrueuse et peuplé de spectres errants. (Visions hallucinées de sans abris déambulant la nuit tel des zombies enveloppés par les fumés phantasmatiques des bouches d’aérations)

« Je te virerais demain, promis ! »

Alcoolisé, abattu et en proie à des hallucinations de plus en plus fréquentes, Franck déraille. La mise en scène va dérailler aussi, la caméra va à cent à l’heure osant les cadrages les plus fous avec des  accélérations soudaine et fulgurante. La lumière sublime de Richardson participe grandement à la folie de l’ensemble à grand coup d’effets stroboscopiques et d’éclairages « cramés ». Le film alterne ces moments délirant avec des passages d’accalmies salvateurs, comme les beaux instants avec Patricia Arquette. J’adore ce film ! Marty a une pêche d’enfer, Bringing Out The Dead est truffé de moments désopilant, bien aidé en cela par un casting quatre étoiles. John Goodman, Ving Rhames et Tom Sizemore sont tous plus allumés les uns que les autres. Le tout rythmé par une BO d’enfer, Van Morrison, les Clash, R.E.M., Martha Reeves et The Vandellas et j’en passe et des meilleurs.

« Ne m’obligez pas à retirer mes lunettes de soleil ! »

En faisant un remake non officiel de Taxi Driver, Schrader et Marty réalisent un film qui n’est pas moins génial et qui ressemble terriblement à ses auteurs. (Je vous laisse le soin de décrypter toutes les allusions religieuses du film). Jouissif par son humour noir, il possède également des moments de pures poésies comme ce final apaisé incroyablement touchant et humaniste. Enormément sous estimé par la presse ciné depuis sa sortie en salle, Bringing Out The Dead est une œuvre qu’il faut redécouvrir absolument !

P.S : une fois n’est pas coutume, le doublage français du film est très bon. Mais ça serait dommage de se passer de la voix de Martin Scorsese dans le rôle du dispatcheur.


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